Subventions illégales aux écoles Espérance Banlieues : la région de Laurent Wauquiez dans la tourmente !
Près de 870 000 euros versés à des écoles hors contrat par la région Auvergne-Rhône-Alpes, en violation présumée de la loi.
Publié : 29 avril 2025 à 19h15 par La rédaction
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Une nouvelle polémique secoue la région Auvergne-Rhône-Alpes. Sous la présidence de Laurent Wauquiez, la collectivité aurait versé au moins 870 000 euros à deux établissements du réseau Espérance Banlieues entre 2016 et 2021, selon une enquête publiée par StreetPress. Ce financement suscite aujourd'hui de vives critiques, car il semble contrevenir aux lois interdisant toute subvention publique aux écoles privées hors contrat.
Une pratique illégale déguisée ?
D’après les révélations, ces fonds auraient été alloués aux écoles de Saint-Étienne et Pierre-Bénite, deux établissements portés par Espérance Banlieues, un réseau fondé en 2012 par un ancien proche de Philippe de Villiers. La mission affichée de ce réseau est « d'enseigner, d'éduquer et de développer le sentiment d'appartenance à la France » dans les quartiers populaires. Toutefois, cette aide publique est contraire aux principes posés par les lois scolaires de 1886 et 1959, qui interdisent toute subvention à un établissement privé hors contrat.
Face aux accusations, le cabinet de Laurent Wauquiez assure que depuis 2020, les aides régionales sont strictement destinées aux activités périscolaires et non au fonctionnement direct des écoles. « La subvention a un périmètre limité, et n’est payée que sur justificatifs », affirme la région, en tentant de distinguer soutien éducatif et financement d’établissements. Mais aucune clarification n’a été apportée sur les subventions antérieures à 2020, qui, selon certains experts, pourraient s'apparenter à des financements illégaux.
Témoignages alarmants au sein des établissements
Des témoignages recueillis par StreetPress dépeignent un climat particulier au sein de ces écoles. Chloé (prénom modifié), une ancienne stagiaire en 2017, décrit des propos à connotation islamophobe, visant notamment la population majoritairement musulmane des élèves. Elle évoque également une approche éducative imprégnée de références catholiques et une volonté implicite « d’évangéliser » les jeunes des quartiers.
Si certains parents apprécient la rigueur du modèle, d’autres observateurs dénoncent une pédagogie « très classique », voire datée, mêlant uniformes, cérémonies de lever de drapeau et hymne national quotidien. Le réseau, qui compte aujourd'hui 17 établissements, revendique environ 1 000 élèves scolarisés, souvent issus de milieux populaires.
Des soutiens économiques et politiques clairs
Espérance Banlieues bénéficie d'un solide appui financier privé, avec des soutiens de grandes entreprises telles que Bouygues, Vinci, Axa, et même la fondation Bettencourt. Mais l'implication des collectivités locales pose problème. Outre Auvergne-Rhône-Alpes, d'autres régions comme les Pays de la Loire ont vu leurs subventions au réseau contestées. En novembre 2024, le parquet de Nantes a ouvert une enquête pour détournement de fonds publics après un signalement de l'association Anticor.
Localement, les écologistes dénoncent une « adhésion idéologique » de Laurent Wauquiez à la philosophie portée par ces écoles. Bénédicte Pasiecznik, conseillère régionale, souligne la proximité entre la politique éducative régionale et le projet d’Espérance Banlieues : « L’image de l’uniforme, du drapeau, de la Marseillaise main sur le cœur correspond à ce que défend la région. »
Une question politique brûlante
Le soutien à Espérance Banlieues cristallise aujourd'hui des critiques qui pourraient freiner les ambitions nationales de Laurent Wauquiez, notamment en vue de la présidence du parti Les Républicains. Alors que la collectivité défend l’idée d’un simple soutien aux activités périscolaires, plusieurs juristes rappellent que « le juge administratif n’est pas dupe » de ce type de contournement légal.
La majorité régionale peut néanmoins compter sur l’appui du Rassemblement national, qui partage l'approche éducative promue par Espérance Banlieues. Benoît Auguste, conseiller régional RN, se félicite d'un projet qui « apprend à dire 'notre pays la France' et impose l'uniforme ».
Une affaire aux lourdes conséquences
Entre soupçons de détournement de fonds publics et accusations de promotion d’une éducation « vieille école », cette affaire fragilise un peu plus l’image de Laurent Wauquiez. Si aucune procédure n’est encore engagée en Auvergne-Rhône-Alpes, l’ombre de nouvelles enquêtes plane sur une gestion des deniers publics jugée par beaucoup comme problématique. Le dossier Espérance Banlieues pourrait bien peser lourd dans les ambitions politiques futures de l’ancien président de région.
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