Strasbourg au cœur d’une polémique autour d’une affiche mettant en avant une senior voilée !
La campagne municipale « La douceur de ville », qui rend hommage aux aînés engagés, déclenche un vif débat. Une photo de Nacera, 66 ans, portant un hijab, a suscité des attaques virulentes de l’extrême droite et divisé jusque dans les rangs de la gauche strasbourgeoise.
Publié : 3 octobre 2025 à 19h51 par La Rédaction
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Une affiche devenue cible des critiques ! Parmi les huit seniors mis à l’honneur sur les affiches de Strasbourg, seule Nacera concentre les attaques. Son hijab jaune a suffi à déclencher une avalanche de réactions.
Alice Cordier, directrice du collectif identitaire Némésis, a accusé la maire écologiste Jeanne Barseghian de promouvoir « une femme portant un symbole d’oppression et d’inégalité ». De son côté, Emmanuelle Brisson, ex-candidate LR, a dénoncé une ville qui « tourne le dos à la laïcité » et a parlé de « propagande islamiste ».
La polémique s’est vite amplifiée au niveau national, alimentée par les réseaux sociaux. Cette campagne, baptisée "La douceur de ville", visait pourtant à valoriser les aînés engagés de Strasbourg. Il a également rappelé que ces femmes ont gardé des enfants, nettoyé des écoles et accompagné des aînés "souvent loin de leur pays d’origine, parfois sans les mots de notre langue – mais avec la force tranquille de celles qui tiennent la société debout".
La mairie défend son choix
Face aux critiques, l’exécutif municipal s’est expliqué. Floriane Varieras, adjointe chargée de l’inclusion, rappelle que « Nacira fait partie des aînés qui ont participé à des réunions et à des séminaires permettant de rendre la ville plus inclusive ». Selon elle, il s’agit d’un hommage rendu au même titre que les sept autres seniors impliqués.
La maire Jeanne Barseghian a elle aussi réagi avec fermeté : « Il faut respecter les habitants de notre ville dans leur diversité. » Elle dit être « choquée que des habitants puissent être pris pour cible », en particulier « des personnes qui s’engagent dans des associations ou dans les ateliers participatifs sur la politique seniors ». Et de rappeler que « la laïcité [...] c’est justement de respecter la liberté de croire ou de ne pas croire, et de ne pas stigmatiser les uns et les autres en raison de leur religion. Cela s’appelle de la discrimination et c’est puni par la loi ».
Des voix offensives contre les propos islamophobes
Nadia Zourgui, adjointe à la tranquillité publique, s’est indignée : « Ces femmes comme Nacera ont passé leur vie à garder nos gosses, à faire notre ménage, à nous soigner, à changer les couches de nos aînés dans nos Ehpad, il n’y avait personne pour se plaindre ! »
D’autres élus écologistes ont insisté sur la contribution des seniors issus de l’immigration. Le premier adjoint, Syamak Agha Babaei, a écrit sur Facebook : « Moi je vois l’affiche de Nacera, 66 ans, réalisée dans le cadre d'une campagne de valorisation de nos aîné·es. Moi, j’y vois Strasbourg : un sourire lumineux, une histoire de travail, de soin, de dévouement. »
La gauche strasbourgeoise se déchire
La polémique n’a pas seulement mobilisé la droite et l’extrême droite. Elle a aussi fait émerger des tensions internes à gauche. L’élue socialiste Pernelle Richardot a accusé la mairie de « prosélytisme », estimant que les musulmans étaient utilisés « comme une marchandise électorale », à l’approche des municipales de mars 2026. Elle a ensuite précisé que ses propos avaient été « sortis de leur contexte ».
Cette sortie a provoqué une réaction en chaîne. La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, a demandé à Olivier Faure, premier secrétaire du PS, d’exclure l’élue socialiste. Faure a quant à lui affiché son soutien à la campagne en publiant une photo des affiches.
Strasbourg revendique son identité cosmopolite
Pour l’équipe municipale, cette campagne s’inscrit dans une volonté de valoriser le rôle des aînés. Floriane Varieras a précisé que « pour le 1er octobre, journée internationale des personnes âgées, nous avons voulu mettre à l’honneur ceux qui s’engagent pour la ville ».
Le message reste clair : Strasbourg assume son image plurielle et la contribution de toutes celles et ceux qui « tiennent la société debout », souvent dans l’ombre.
« Strasbourg est une ville cosmopolite, belle de l’engagement de ses habitant.es, et à chacun et chacune d’entre eux nous pouvons leur dire merci », insiste Abdelkarim Ramdane, autre adjoint à la maire.
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