Rached Ghannouchi, chef d'Ennahdha, condamné pour apologie du terrorisme !

16 mai 2023 à 12h21 par La rédaction

Le paysage politique tunisien connaît une secousse majeure avec la condamnation de Rached Ghannouchi, chef du mouvement Ennahdha, à un an de prison pour « apologie du terrorisme ».

Rachid Ghannouchi
Crédit : DR (Facebook Ennahdha)

Cette décision, prise à l'issue d'un procès très médiatisé, fait suite à une plainte, déposée par un syndicat de policiers, accusant Rached Ghannouchi d'avoir qualifié les forces de l'ordre de « tyrans ».

Cette condamnation vient s'ajouter aux pressions grandissantes exercées par le président Kaïs Saïed sur ses opposants, avec pour toile de fond une tension politique qui ne cesse de s'intensifier en Tunisie.

Un coup dur pour l'opposition politique

L'arrestation de Rached Ghannouchi en avril dernier, suivi de son placement sous mandat de dépôt, a exacerbé les tensions déjà palpables entre le chef d'Ennahdha et le président de la République, son principal opposant politique.

Les déclarations de Rached Ghannouchi, dans lesquelles il évoquait le risque d'une « guerre civile » en Tunisie si les partis politiques de gauche ou issus de l'Islam politique, tels qu'Ennahdha, étaient éliminés, ont provoqué un tollé et ont conduit à son arrestation.

Rached Ghannouchi avait déclaré qu’il « ne craignait pas les dirigeants ou les tyrans ». En plus de la peine d'un an de prison, le chef d'Ennahdha a également été condamné à une amende de 1 000 dinars (environ 300 euros).

Les tensions politiques mettent en péril la liberté d'expression en Tunisie

Il convient de noter que Rached Ghannouchi est un opposant politique de longue date et qu'il est devenu une véritable bête noire pour le président Kaïs Saïed depuis le coup de force de ce dernier en juillet 2021, lors duquel il a pris les pleins pouvoirs.

Cette arrestation, ainsi que les multiples affaires judiciaires auxquelles Ghannouchi est confronté, soulèvent des interrogations quant à la liberté d'expression en Tunisie.