Plainte contre Noëlle Lenoir après ses propos jugés racistes visant les Algériens sur CNews !

L’ancienne ministre des Affaires européennes, Noëlle Lenoir, est au centre d’une vive polémique après avoir tenu des propos jugés discriminatoires envers les Algériens lors d’une émission sur CNews. Associations et responsables politiques réclament des sanctions judiciaires et médiatiques.

Publié : 12 août 2025 à 2h12 par La Rédaction

Noëlle Lenoir
Crédit : Noëlle Lenoir - Facebook

Invitée le 8 août dernier dans l’émission L’Heure des Pros 2 – L’été sur CNews, Noëlle Lenoir a provoqué un tollé en tenant des propos visant directement la communauté algérienne vivant en France. « Prenons l’exemple de l’Algérie : vous avez des millions d’Algériens qui présentent des risques majeurs, qui peuvent sortir un couteau dans le métro, à la gare, dans la rue, ou encore prendre une voiture pour foncer sur une foule », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’« elles n’ont pas leur place ici et qu’elles nous menacent ».

Ces affirmations, jugées globalisantes et stigmatisantes, ont suscité l’indignation d’une partie de l’opinion publique en France et en Algérie. L’ancienne ministre, également présidente du comité de soutien à l’écrivain Boualem Sansal, n’a pas été interrompue ou contredite à l’antenne, ce qui a renforcé les critiques contre la chaîne.

Plainte pour incitation à la haine

Face à ces déclarations, l’organisation SOS Racisme a annoncé avoir déposé une plainte pour propos d’« extrême gravité visant les Algériens ». Son président, Dominique Sopo, dénonce une « dérive xénophobe » et appelle à « des mesures fermes contre les discours de haine ».

La députée française, Sabrina Sebaïhi, a également saisi la justice. Dans sa plainte adressée au procureur de Paris, elle accuse Noëlle Lenoir d’« incitation publique à la haine », estimant que ses propos tombent sous le coup de l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881, qui punit la provocation à la discrimination ou à la violence envers un groupe en raison de son origine. « Un tel discours n’a pas sa place dans le débat public », insiste-t-elle, rappelant le contexte tendu entre Paris et Alger, marqué notamment par des restrictions françaises sur les visas.

Réactions en Algérie et en France

En Algérie, le président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale, Mohamed Heni, a salué la démarche de Sabrina Sebaïhi, rappelant que « comparer des millions d’Algériens à des criminels n’est pas une opinion, mais un délit de haine ».

Des associations de la diaspora ont également réagi. L’Union française des binationaux et de la diaspora algérienne a saisi le tribunal administratif de Paris pour demander des sanctions contre CNews. Selon elle, les propos de l’ancienne ministre sont susceptibles d’être qualifiés « d’incitation à la haine raciale et de provocation à la discrimination ».

Sanctions réclamées contre CNews

L’association demande au juge des référés d’ordonner la diffusion, à une heure de grande écoute, d’un bandeau rectificatif et d’excuses publiques dans l’émission incriminée. Elle réclame aussi 50 000 euros de dommages-intérêts et l’intervention de l’ARCOM pour infliger une sanction pécuniaire à la chaîne. « L’urgence est caractérisée », affirme-t-elle, en raison du « risque immédiat de troubles à l’ordre public et de violences » contre les personnes visées.

Un débat sur la liberté d’expression et ses limites

Cette affaire relance la question de la responsabilité des médias et des personnalités publiques dans le traitement des sujets liés à l’immigration. Les plaignants estiment que ces propos dépassent le cadre de la liberté d’expression et alimentent un climat de suspicion envers une communauté entière.