Le parquet algérien requiert 20 ans de prison contre le frère de Bouteflika

11 février 2020 à 2h02 par Manuel Mariani

Le procureur de la République algérienne a requis une peine de 20 ans de prison pour le frère de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, ont annoncé lundi ses avocats, alors qu'il tentait de faire appel d'une peine de 15 ans.

BEUR FM
Crédit : D.R.

Le puissant Saïd Bouteflika, 62 ans, a longtemps été considéré comme le véritable pouvoir derrière la présidence, après que son frère eut subi un accident vasculaire cérébral très handicapant en 2013.

Il avait été l’un des conseillers incontournables de la présidence, jusqu’à son arrestation en mai dernier, un mois après que Abdelaziz Bouteflika ait quitté ses fonctions.

En septembre dernier, Saïd Bouteflika, ainsi que plusieurs autres hauts responsables du régime, avaient été condamnés par un tribunal militaire à 15 ans de prison pour « complot contre l'État et atteinte à l'autorité de l'armée. »

Les délibérations s’étaient poursuivies lundi, à huis clos, afin que la défense puisse exposer ses arguments, a expliqué l'avocat de la défense, Farouk Kessentini.

Kessentini représente le général Mohamed Lamine Mediene, surnommé « Toufik », qui a dirigé pendant 25 ans le puissant département du renseignement et de la sécurité, et a été condamné en septembre dernier aux côtés du frère de l'ancien président.

L'ancien bras droit de Mediene, le Général Athmane « Bachir » Tartag, et Louisa Hanoune, qui avait été secrétaire générale du Parti des Travailleurs de Gauche, étaient également déférés  devant le tribunal.

Les quatre prévenus étaient accusés d’avoir comploté, en mars 2019, pour faire capoter les plans du haut commandement de l'armée visant à imposer le départ du président Bouteflika.

Saïd Bouteflika espérait notamment que les responsables des services de renseignement limogent le chef d'état-major de l'armée de l'époque, le général Ahmed Gaid Salah.