L'Algérie souhaite réhabiliter l'héritage Amazigh dans l'espace public national

19 mars 2021 à 12h39 par Manuel Mariani

Le secrétaire général du Haut Commissariat à l'Amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, a mis en avant jeudi à Alger l'importance de la réhabilitation de la dimension amazigh dans l'espace public national, à travers notamment la sauvegarde des appellations des ancêtres dans la dénominations des différentes régions du pays.

BEUR FM
Crédit : © Wikimedia Commons

Intervenant lors de l'ouverture d'une conférence  portant sur "Les dix nouvelles wilayas, toponymie et développement durable", M. Assad a relevé que les lieux représentaient "l'âme, le témoin vivant du passé, de l'histoire et de l'identité de l'homme, ayant un lien puissant avec la Terre".

Il a relevé que tout changement d'appellation de ces lieux serait une "occultation" d'un patrimoine humain rare, qui représente une valeur commune à tous les Algériens.

Pour M. Assad, la dénomination des lieux avec leurs appellations originelles est une plus-value qui a traversé les temps et les générations, soutenant qu'il était nécessaire de conserver l'héritage précieux des ancêtres, en conservant leurs propres appellations qu'ils avaient données à leurs environnement depuis des milliers d'années.

M. Assad a annoncé la mise en place d'une "société savante" regroupant une élite intellectuelle s'intéressant à la toponymie, relevant qu'un atelier aura lieu pour préparer une cartographie toponymique servant de référent à cette "société savante".

Le responsable du HCA a fait savoir que la toponymie, l'anthroponymie ou les appellations commerciales nouvelles représentaient un patrimoine, présent depuis des milliers d'années ayant un lien avec l'origine des langues pratiquées en Algérie.

Il a relevé qu'il incombait aux différents acteurs activant dans cet espace de connaissance et intellectuel de conjuguer leurs efforts, de façon palpable en créant une commission mixte, servant de cadre pour la codification des appellations des lieux de notre pays, permettant ainsi  une codification juste en fonction des appellations originelles de l'ensemble des circonscriptions administratives et des wilayas.

Ce travail, a-t-il poursuivi, est un élément central dans le développement durable qui renforce l'esprit d'appartenance et renforce la fibre nationale en vue de créer l'équilibre social et de sauvegarder la "sécurité identitaire".

Pour le secrétaire général du HCA, le rôle de son institution dans l'étape actuelle, conformément aux décisions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est de mettre en place des mécanismes pour la promotion de la langue amazigh dans les différents segments de la vie nationale, à travers notamment la généralisation graduelle dans l'utilisation de cette langue dans beaucoup de domaines.

Pour sa part, le directeur général de l'APS, Fakherddine Beldi a relevé l'importance de ce thème en raison des défis qu'il charrie, notamment à la lumière de la création de dix nouvelles wilayas du pays, expliquant que ce sont des défis économiques, de développement et médiatiques en faisant part notamment  des préoccupations des citoyens dans ces régions.

De son côté, le président du Conseil national économique et social (CNES), Reda Tir a indiqué que la toponymie avait un lien direct et une grande importance avec le développement durable et économique.

Il a relevé que la reconnaissance lexicale, avec une appellation juste auront un gain de temps, d'efficacité d'intervention, d'identification pour ainsi servir comme un catalyseur du développement.