Najat Vallaud-Belkacem alerte sur la désinformation autour des réfugiés !
L’ancienne ministre de l’Éducation nationale publie un essai cosigné avec l’économiste Benjamin Michallet. Elle y dénonce la manipulation politique et médiatique sur l’immigration et appelle à « rétablir des vérités objectives » face à la montée des discours hostiles aux réfugiés.
Publié : 19 août 2025 à 11h56 par La Rédaction
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Najat Vallaud-Belkacem, présidente de France Terre d’asile depuis 2022 et récemment nommée conseillère maître à la Cour des comptes, signe avec Benjamin Michallet, spécialiste des migrations internationales, un ouvrage "Réfugiés, ce qu’on ne nous dit pas" publié chez Stock, consacré à la question des réfugiés. Dans un entretien exclusif accordé à Ouest France, elle rappelle que l’opinion publique est façonnée depuis 2015 par des « biais de perception » qu’il est urgent de déconstruire.
L’ex-ministre exhorte les citoyens et les humanistes à se « ressaisir » du sujet, abandonné, dit-elle, aux polémistes et aux manipulateurs.
Les réfugiés, devenus un point de crispation
Contrairement à l’idée reçue selon laquelle la migration économique cristalliserait seule les hostilités, Najat Vallaud-Belkacem observe « exactement l’inverse ». Pour elle, « les réfugiés sont devenus le point de tension de la société ». Une bascule qu’elle relie directement aux attentats de 2015 en France et à l’arrivée massive de Syriens fuyant la guerre. La peur d’infiltrations terroristes aurait nourri un climat de défiance.
Un traitement inégal selon les origines
L’ancienne ministre souligne le contraste entre l’accueil réservé aux Syriens en 2015 et celui offert aux Ukrainiens en 2022. Ces derniers ont bénéficié de la directive européenne de « protection temporaire », permettant un hébergement immédiat, un accès aux soins et la scolarisation des enfants. « En comparaison, le parcours du demandeur d’asile lambda, c’est l’horreur », rappelle-t-elle.
Elle insiste également sur la mise en avant médiatique de la solidarité envers les Ukrainiens, quand d’autres formes d’accueil citoyen restent invisibles dans le débat public.
Le poids de la désinformation
Pour Najat Vallaud-Belkacem, les réfugiés sont devenus le bouc émissaire idéal. « On ne parle plus de migrations dans le débat public que de manière extrêmement négative, en nous montrant des masses d’individus sans visages… prêtes à nous “submerger” ». Elle dénonce une stratégie politique qui consiste à attribuer aux migrants la responsabilité de tous les problèmes, du chômage aux punaises de lit.
Le phénomène, amplifié par les réseaux sociaux, a rendu les discours d’exclusion omniprésents, y compris au-delà de l’extrême droite.
« Il n’y a pas d’appel d’air »
Parmi les arguments brandis contre l’accueil, celui d’un supposé « appel d’air » est fermement rejeté. « S’il y a bien une chose qui est documentée, c’est qu’il n’y a PAS d’appel d’air », affirme l’ancienne ministre. Elle cite l’exemple des réfugiés ukrainiens, qui n’ont pas massivement choisi la France comme destination.
Un appel à la mobilisation citoyenne
Face à la banalisation de la défiance, Najat Vallaud-Belkacem appelle à reconstruire un récit positif. Elle insiste sur la nécessité de rappeler que les demandeurs d’asile représentent seulement 12 % des titres de séjour délivrés chaque année, contre 30 % pour les étudiants étrangers.
Au-delà des chiffres, elle lance un avertissement : « Comment expliquer à nos enfants qu’on a laissé plus de 40 000 personnes mourir noyées en Méditerranée alors qu’on avait la possibilité de faire autrement ? ».
Une urgence politique et européenne
Selon elle, la gauche politique n’assume plus ce débat, par crainte d’être taxée de naïveté. Pourtant, l’immigration sera « à coup sûr » un des thèmes majeurs de la prochaine présidentielle, estime-t-elle, tant il occupe déjà l’espace médiatique.
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