Mamad, recalé d’un stage car “pas Français” : le témoignage qui secoue !

Un rêve stoppé à la porte de l’entretien. Il pensait avoir tout fait pour décrocher ce stage. Mamad, étudiant en sciences politiques, raconte avoir été recalé d’une entreprise avant même de rencontrer le recruteur. Motif invoqué : il n’est pas Français.

« L’homme de l’accueil m’a dit qu’il lui fallait ma pièce d’identité. Je lui donne mon titre de séjour, valide, et il me répond : “Non monsieur, vous n’êtes pas Français, on ne vous prend pas.” »

Sa voix tremble dans la vidéo postée le 11 octobre sur TikTok. En quelques heures, les larmes du jeune Sénégalais, qui doit effectuer ce stage pour valider son année, émeuvent des centaines de milliers d’utilisateurs.

Mamad explique qu’il avait pourtant tout préparé. Son CV figurait parmi les meilleurs dossiers, il avait même passé son permis de conduire en urgence et en accéléré, exigé par l’annonce. « C’est triste parce que j’avais tout pour avoir ce poste », souffle-t-il.

« Un jeu truqué » pour les étudiants étrangers

L’étudiant ne cache pas son désarroi face à ce qu’il décrit comme un système inéquitable. « Le gouvernement français s’est mis d’accord avec celui de nos pays pour qu’on puisse étudier dans les meilleures conditions. Et maintenant qu’on est là, il y a des choses pareilles qui se produisent. »

Ce refus n’est pas isolé : Mamad affirme avoir déjà été écarté d’autres postes « mais jamais le jour même ».

Après quatre années d’études supérieures, il dit envisager d’abandonner. « Le jeu est un peu truqué. Tu pars avec un retard énorme, juste à cause de ta nationalité. »

Une vague de soutien sans précédent

Ce que Mamad n’avait pas imaginé, c’est l’ampleur de la réaction. En moins de 24 heures, sa vidéo dépasse les trois millions de “likes”. Des milliers d’internautes lui expriment leur solidarité.

Parmi les soutiens inattendus figurent les rappeurs Black M, Gradur, la comédienne Aouatefe Lahmani, et même le chanteur Matt Pokora.

« Mamad, courage. J’ai comme l’impression que tu vas avoir l’embarras du choix vu le soutien dans les commentaires. Montre-leur ! », a écrit l’artiste, visiblement touché.

Certaines entreprises se sont même manifestées pour lui proposer un stage.

« Je préférerais qu’on me prenne pour ce que je sais faire »

Face à cet élan, Mamad a publié une seconde vidéo pour remercier ceux qui lui ont tendu la main. Mais le jeune homme garde les pieds sur terre :

« Je n’aurais jamais espéré que ces personnes viendraient me parler. »

Il confie pourtant un sentiment d’amertume. « Si j’ai eu ces offres de stage, c’est parce que j’ai suscité une émotion, la pitié. Ce n’est pas grâce à mes compétences. »

S’il se dit reconnaissant, il espère avant tout décrocher un stage en lien avec ses études, sans être réduit à son statut d’étranger.

« Je préférerais qu’on me prenne pour ce que je sais faire, pas pour ce que j’ai reflété sur les réseaux sociaux. »

Une histoire révélatrice

Le témoignage de Mamad a mis en lumière une réalité souvent passée sous silence : celle de la discrimination administrative envers les étudiants étrangers, malgré des titres de séjour en règle.

Entre frustration et espoir, son histoire illustre les obstacles qui subsistent pour ceux venus étudier en France, mais aussi la puissance des réseaux sociaux quand il s’agit de dénoncer l’injustice.