Le courage d’Abdelkader Hamcherif change son destin en Bretagne !

Un technicien algérien de 37 ans a sauvé à Tréméoc, un homme de 93 ans d’une attaque de chien. Son geste héroïque lui a valu la levée d’une OQTF qui le menaçait d’expulsion.

Publié : 23 septembre 2025 à 19h59 par La Rédaction

Abdelkader Hamcherif
Crédit : D.R

Un sauvetage en plein chantier ! Le mercredi 17 septembre 2025 restera gravé dans la mémoire d’Abdelkader Hamcherif. En plein travail sur un chantier de fibre optique à Tréméoc, dans le Finistère, ce technicien algérien a vu surgir l’inimaginable : un chien malinois s’en prenant violemment à un nonagénaire qui marchait sur le bord de la route.

« J’étais en train de souder dans une armoire, quand j’ai salué un vieux monsieur qui marchait de l’autre côté de la route. Depuis que je suis à Tréméoc, j’ai l’habitude de le voir tous les jours », raconte-t-il. Quelques instants plus tard, il a vu l’homme de 93 ans attaqué sans défense. « Il criait et n’arrivait pas à se défendre », se souvient-il.

Sans réfléchir, Abdelkader Hamcherif s’est élancé. « Je n’ai pas réfléchi, j’ai couru pour l’aider », explique-t-il. Face à l’animal déchaîné, il a agi avec sang-froid : « J’ai crié, j’ai tiré le chien par le collier et je l’ai repoussé de toutes mes forces ». L’agresseur à quatre pattes a fini par prendre la fuite, laissant derrière lui une scène de panique et une victime blessée mais vivante.

Un ouvrier intégré mais menacé d’expulsion

Arrivé en France en 2020, Abdelkader Hamcherif travaillait depuis cinq ans sur les chantiers de fibre optique du Finistère. Parfaitement inséré dans la vie professionnelle et locale, il vivait pourtant dans l’angoisse. Sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), il risquait d’être expulsé malgré son parcours.

« Je travaille, je paie mon loyer, je vis ici depuis cinq ans. Mais à cause de l’OQTF, je ne dormais pas tranquille », confie-t-il. Pourtant, au moment de secourir le vieil homme, sa situation administrative ne lui a jamais traversé l’esprit. « Ce jour-là, je n’ai pas pensé à moi, seulement à sauver ce monsieur », insiste-t-il.

La préfecture reconnaît son courage

L’affaire, relayée par la presse locale, a rapidement suscité une forte émotion. Face aux faits, la préfecture du Finistère a pris une décision rare : lever l’OQTF qui pesait sur Abdelkader Hamcherif. Selon les informations rapportées par Ouest-France, les autorités ont parlé d’« un acte de bravoure qui mérite reconnaissance ».

Pour le technicien, cette annonce a eu l’effet d’un immense soulagement. « J’aime la Bretagne, je veux continuer à travailler ici. Quand j’ai entendu que mon OQTF était levée, j’ai enfin respiré », confie-t-il. Il peut désormais envisager son avenir en France avec davantage de sérénité.

Une commune émue et reconnaissante

À Tréméoc, l’histoire a marqué les habitants. Les riverains n’ont pas manqué de saluer le courage de ce travailleur étranger, rappelant qu’il avait pris des risques pour sauver une vie.

La victime, âgée de 93 ans, a été transportée par les secours. Selon ses proches, elle aurait confié que sans l’intervention du technicien, elle ne serait « plus là aujourd’hui ».

De son côté, Abdelkader Hamcherif refuse de se voir en héros. « Je suis content que ce monsieur soit encore en vie. C’est ça qui compte », dit-il avec humilité.

Une histoire qui dépasse les faits-divers

Au-delà de l’agression stoppée de justesse, cette histoire illustre le paradoxe de certains parcours d’immigrés : des hommes et des femmes insérés, travaillant et contribuant à la société, mais qui vivent sous la menace permanente d’une expulsion.

À Tréméoc, le geste d’Abdelkader Hamcherif n’a pas seulement sauvé un vieil homme. Il a changé le cours de son propre destin.