La Tunisie sous pression internationale après les attaques contre les migrants subsahariens !

8 mars 2023 à 17h35 par La rédaction

La Tunisie est dans une position précaire après que la Banque mondiale ait décidé de suspendre son cadre de partenariat « jusqu'à nouvel ordre ».

Banque mondiale
Crédit : Shiny Things - Wikipedia (CC BY-SA 4.0)

Cette décision a été prise suite aux attaques récentes contre des migrants dans le pays, qui ont été déclenchées par un discours controversé du président Kaïs Saïed, en février dernier, où il a dénoncé la présence de « hordes de migrants clandestins ».

Cette suspension risque d'avoir des conséquences graves sur l'économie tunisienne, qui dépend en grande partie des aides et financements de la Banque mondiale.

La Tunisie perd le soutien de la Banque mondiale en matière de développement

La Banque mondiale suspend indéfiniment son cadre de partenariat avec la Tunisie à la suite des attaques visant des migrants dans le pays à la fin du mois de février.

Dans un courrier adressé à ses équipes, David Malpass, président de la Banque mondiale, a déclaré que l'institution n'était pas en mesure de poursuivre ses missions sur place « compte tenu de la situation ». « La sécurité et l'inclusion des migrants et des minorités sont des valeurs centrales d'inclusion, de respect et d'antiracisme de la Banque Mondiale », a-t-il ajouté.

Cette décision a des conséquences pour le « cadre de partenariat-pays », qui sert de base de suivi par le conseil d'administration de la BM afin d'évaluer et accompagner le pays dans ses programmes d'aide. 

En conséquence, la Banque mondiale ne peut plus lancer de nouveaux programmes de soutien avec la Tunisie jusqu'à ce que le conseil d'administration se réunisse, et cette réunion a été reportée jusqu'à nouvel ordre.

Elle  prévient également d'un possible ralentissement de ses actions sur place en raison de la mise en place de mesures de sécurité, en particulier pour protéger ses personnels originaires d'Afrique subsaharienne et leurs familles.

David Malpass a déclaré que la Banque Mondiale évaluera et surveillera attentivement l'impact des mesures prises par le gouvernement tunisien pour protéger et soutenir les migrants et les réfugiés dans cette situation très difficile. 

La Tunisie mise en garde par la Banque mondial

Ces mesures ont été mises en place après le discours du président Kaïs Saïed, qui a appelé à des mesures urgentes contre l'immigration clandestine de ressortissants de l'Afrique subsaharienne.

Les propos du président tunisien ont suscité des critiques de la part d'ONG et de militants des droits de l'Homme, ainsi qu'un vent de panique parmi les migrants subsahariens qui ont signalé une recrudescence des agressions les visant et ont cherché à être rapatriés.

Rappelons que la Tunisie abrite plus de 21 000 ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne, en majorité en situation irrégulière.