La Tunisie mise sur sa diaspora médicale et ouvre un nouveau chantier avec la France !

En marge du Forum de Marseille sur l’intelligence artificielle, le ministre tunisien de la Santé, Mustapha Ferjani, a multiplié les échanges avec la diaspora médicale et les autorités françaises. Entre réforme du système de santé, retour des compétences et coopération dans le numérique, Tunis pose les bases d’une stratégie tournée vers l’avenir.

Publié : 15 novembre 2025 à 11h55 par La Rédaction

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Crédit : Tunisie

Une rencontre décisive avec la diaspora médicale. La résidence de Tunisie à Marseille a servi de cadre à une rencontre très attendue. Mustapha Ferjani y a retrouvé médecins, chercheurs et étudiants tunisiens installés dans le sud de la France. À ses côtés, l’ambassadeur de Tunisie en France et le consul général ont partagé ce moment d’échange.

Dès l’ouverture, le ministre a rappelé les grandes orientations de la réforme tunisienne. Une réforme pensée pour renforcer l’équité sanitaire, resserrer le lien entre les structures de santé et les citoyens, et rehausser la qualité des soins.

Il a insisté sur le rôle essentiel de la diaspora. Pour lui, les compétences établies à l’étranger doivent accompagner cette transformation. Leur expertise et leur expérience internationale représentent un appui stratégique pour le pays.

Reconnaissance des diplômes et retour des compétences au pays ?

Les discussions ont rapidement pris une tournure opérationnelle. Plusieurs propositions ont été mises sur la table.
Parmi elles, la simplification de la reconnaissance des diplômes obtenus hors de Tunisie. Une mesure attendue, qui faciliterait l’intégration des professionnels souhaitant contribuer au secteur public national.

Autre piste : permettre aux médecins tunisiens établis à l’étranger d’exercer partiellement dans les hôpitaux publics. Une manière de renforcer l’offre de soins tout en maintenant le lien entre ces praticiens et leur pays.

Un projet numérique est également en cours d’étude : la création d’une plateforme dédiée à l’identification des compétences médicales tunisiennes dans le monde. L’objectif est clair : recenser ces profils, les mettre en relation directe avec les établissements publics tunisiens et faciliter des collaborations rapides et ciblées.

L’intelligence artificielle au centre d’une coopération renforcée

En marge de ces rencontres, Mustapha Ferjani a également été reçu par Anne Le Henanff, ministre française de l’Intelligence artificielle et de la Numérisation. La réunion, organisée dans le cadre du Forum de Marseille, a porté sur un axe stratégique : l’intégration de l’intelligence artificielle dans la santé.

Le ministre tunisien a présenté les projets en cours dans ce domaine. Il a détaillé les chantiers visant à moderniser les infrastructures hospitalières et à rapprocher les services de soins des patients grâce à des outils numériques fiables.

Les deux parties ont validé un accord préliminaire autour de plusieurs axes communs. Parmi eux, le lancement d’un pôle conjoint d’intelligence artificielle appliqué à la santé, avec une ambition continentale : proposer des solutions adaptées aux réalités africaines.

Les ministres ont aussi acté la préparation d’un sommet régional sur l’intelligence artificielle et la santé, prévu en Tunisie en 2026. Des rencontres bilatérales sont déjà programmées pour accélérer la mise en œuvre.

Une stratégie tournée vers l’avenir ?

Au terme de ces échanges, Tunis et Paris ont réaffirmé leur volonté d’avancer vite. Les deux ministres se sont engagés à transformer ces orientations en actions concrètes dans les prochains mois.