La préfecture de l’Essonne lance une nouvelle procédure numérique pour soulager les étrangers !
La préfecture de l’Essonne a lancé une réforme numérique pour faciliter le renouvellement des attestations de prolongation d’instruction. Une mesure attendue, mais qui ne suffit pas à calmer la colère des usagers confrontés à une administration souvent perçue comme inaccessible.
Publié : 9 juillet 2025 à 9h02 par La rédaction
/t:r(unknown)/fit-in/1100x2000/filters:format(webp)/medias/AeWr17FGuu/image/Pre_fecture_de_l_Essonne_a__Evry1752044536544-format16by9.jpg)
En un simple clic, les étrangers vivant en Essonne peuvent, en principe, renouveler plus facilement leur attestation de prolongation d’instruction (API). Ce document, valable trois mois et renouvelable, permet de prouver que l’on est en attente d’un titre de séjour, donc en situation régulière.
Jusqu’alors, sa délivrance relevait souvent du casse-tête. Désormais, la préfecture promet un accès simplifié grâce à un formulaire en ligne et un « bouton unique » disponible sur son site.
Une réforme attendue, un soulagement relatif
Ce changement vise à « réduire les délais de traitement, limiter les déplacements en préfecture, offrir un service plus fluide » et surtout, à « éviter les ruptures de droits des étrangers », affirme la préfecture.
Une annonce bien accueillie par certaines associations, tant la procédure antérieure était lourde et inégalitaire. Beaucoup de demandeurs, malgré un dossier en cours, se retrouvaient sans API, donc sans preuve de régularité, et parfois en danger d’expulsion.
Mais derrière cette simplification annoncée, le vécu reste souvent très compliqué.
« Un mur numérique »
Pour les étrangers et leurs soutiens, cette nouvelle étape dans la dématérialisation n’efface pas les difficultés de fond. Pannes, bugs, absence de réponse… Le numérique devient vite une impasse quand il remplace le lien humain.
« Les étrangers sont seuls face à un écran, sans aide, sans contact, avec le risque permanent de se retrouver en situation irrégulière », dénonce un militant associatif.
Dans ce contexte, certains se tournent vers les tribunaux, d’autres vers les députés.
Le cri d’alarme d’un élu
Jérôme Legavre, député LFI en Seine-Saint-Denis, dit recevoir « quotidiennement » des appels d’étrangers désespérés. Il raconte avoir été alerté par un employeur qui s’apprête à licencier un ouvrier « assidu, motivé, apprécié de tous », mais dont le titre de séjour expire.
« Il a déposé sa demande, mais n’a reçu ni récépissé ni nouvelle. Sans papier, il ne peut plus travailler », résume-t-il. Pour cet homme, cela signifie tout perdre : emploi, sécurité sociale, dignité.
Les critiques ne viennent plus seulement des usagers étrangers, mais aussi de Français. Certains vivent avec un conjoint sans titre, d'autres emploient des salariés menacés de licenciement. Tous dénoncent un système kafkaïen qui pénalise ceux qui respectent la loi.
Une administration sous pression
La préfecture d’Évry-Courcouronnes et la sous-préfecture de Palaiseau sont régulièrement pointées du doigt pour la lenteur des traitements. En mai, un rassemblement a eu lieu devant les locaux préfectoraux à l’appel du collectif Exilés 91. Les manifestants dénonçaient des « conditions d’accueil indignes » et une « maltraitance administrative ». Face à ces accusations, la préfecture a tenté d’apaiser les tensions : « La préfète souhaite un dialogue constructif », tout en condamnant les termes jugés excessifs.
La dématérialisation : une solution ou un leurre ?
Si la nouvelle procédure pour les API peut représenter un pas vers plus de fluidité, elle reste un outil. Or, sans moyens humains renforcés ni réforme en profondeur, beaucoup craignent que cela ne reste qu’un coup de peinture sur un système grippé. Car derrière chaque API, il y a une vie suspendue, un emploi menacé, une famille fragilisée. Et un écran, souvent muet, comme seule réponse.
/t:r(unknown)/fit-in/300x2000/filters:format(webp)/filters:quality(100)/radios/beurfm/images/logo.png)
/t:r(unknown)/fit-in/400x400/filters:format(webp)/medias/AeWr17FGuu/image/Capture_d_e_cran___2025_12_04_a__21_43_051764881108749-format1by1.png)
/t:r(unknown)/fit-in/400x400/filters:format(webp)/medias/AeWr17FGuu/image/ymtzx1lm0ifqtmy1euwb1641223847767-format1by1.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x400/filters:format(webp)/medias/AeWr17FGuu/image/160941764667360653-format1by1.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x400/filters:format(webp)/medias/AeWr17FGuu/image/IMG_21641764587461150-format1by1.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x400/filters:format(webp)/medias/AeWr17FGuu/image/Xavier_Emmanuelli1764528434050-format1by1.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x400/filters:format(webp)/medias/AeWr17FGuu/image/Ka_s_Sa_ed1685974943690-format1by1.jpg)