La députée écologiste, Sabrina Sebaihi, veut faire reconnaître le massacre du 17 octobre 1961 comme un crime d’État !
La députée écologiste Sabrina Sebaihi veut faire reconnaître le massacre des manifestants algériens du 17 octobre 1961 comme un crime d’État pendant la guerre d'Algérie.
Publié : 9 avril 2023 à 19h37 par La rédaction
La résolution proposée par la députée écologiste Sabrina Sebaihi pour reconnaître la responsabilité de la France dans le massacre du 17 octobre 1961 a suscité de vives réactions à l'Assemblée nationale. Cette proposition de loi vise à reconnaître la responsabilité de l'État français dans ce qui est considéré comme l'un des crimes les plus sanglants de l'histoire de la France.
Le 17 octobre 1961, des milliers de « Français musulmans d'Algérie » ont manifesté pacifiquement à Paris contre un couvre-feu imposé entre 20h30 et 5h30 du matin. Une mobilisation qui a été brutalement réprimée par la police, causant la mort de centaines de manifestants et faisant des milliers de blessés.
Pourtant, jusqu'à aujourd'hui, cet événement tragique n'a jamais été reconnu comme un crime d'État par la France.
Le combat de la députée pour la reconnaissance du massacre du 17 octobre 1962
Lors de son passage dans l’émission « Les Zinformés » sur Beur FM, mercredi 5 avril, Sabrina Sebaihi, porte-parole du groupe écologiste-NUPES, a proposé une résolution pour reconnaître la responsabilité de la France dans ce massacre et pour en faire une journée de commémoration nationale.
Une proposition attendue depuis 62 ans par les associations de victimes qui devrait logiquement permettre de rassembler une large majorité autour de ce texte. Les présidents François Hollande et Emmanuel Macron ont successivement admis les exactions commises lors de cet événement tragique, mais la résolution de Sabrina Sebaihi vise à donner une portée concrète à ces déclarations.
« Crime d’Etat » ou « événements atroces », la bataille sémantique autour de la résolution de Sabrina Sebaihi
Cependant, cette résolution est loin de faire l'unanimité à l'Assemblée nationale. La majorité, soutenue par le Rassemblement National, a prévu de voter contre le texte, arguant que le terme de « crime d'État » pose problème. La majorité présidentielle a proposé à la députée Sabrina Sebaihi de remplacer la notion de crime d'État par la notion « d'événement atroce ».
Face à cette opposition, Sabrina Sebaihi invite à regarder pleinement l'Histoire en face et à sortir du temps des mémoires pour passer au temps de l'Histoire. « Le 17 octobre 1961 n’est pas un fait isolé de la guerre d’Algérie mais bien une répression sanglante couverte par les autorités de l’époque et donnant à voir l’ensemble du projet de la France coloniale », a-t-elle déclarée avant de rajouter « L’heure est venue de traiter enfin cet événement pour ce qu’il est : un crime d’État ».