L’Algérie met les mains dans la terre et le cœur dans l’avenir !

Ce week-end, du Nord au Sud, des milliers d’Algériens armés de pelles et de seaux d’eau participent à la plus vaste opération de reboisement de l’histoire du pays. Femmes, hommes, militaires, fonctionnaires et bénévoles s’unissent pour planter, arroser et redonner vie à la terre.

Sous l’impulsion du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Yacine El Mahdi Oualid, et du militant écologiste Fouad Maâli, cette opération marque une étape décisive dans l’engagement environnemental du pays. « Plus d’un million de plants sont déjà prêts à être mis en terre à travers les 58 wilayas du pays », a confirmé Nedjma Rahmani, inspectrice générale des forêts à la DGF. Selon elle, l’objectif sera « probablement dépassé ». Cette annonce illustre l’ampleur de la campagne 2025, pensée comme un acte concret et non plus symbolique.

Une mobilisation collective inédite

Des 600 000 plants fournis par la Direction générale des forêts aux 400 000 produits par le Groupe de génie rural, les chiffres témoignent d’un effort collectif. Ministères, entreprises publiques, opérateurs privés et associations écologistes s’unissent pour verdir le territoire.

Les réseaux sociaux, eux, ont joué un rôle clé dans cette vague verte. Des milliers de publications et de vidéos ont contribué à transformer cette initiative en un véritable mouvement citoyen.

L’appel de Fouad Maâli et du jeune ministre Oualid a trouvé un écho national : dans les villages, les écoles, les administrations, on s’organise pour planter, protéger et entretenir les jeunes arbres.

Des chiffres qui parlent

L’édition 2025 ne se limite pas à cette journée symbolique. Une campagne de reboisement sur six mois, du 25 octobre au 31 mars, prévoit la plantation de 32 millions de plants forestiers, fruitiers et pastoraux sur plus de 38 000 hectares.

Les espèces choisies — amandiers, pistachiers, oliviers — traduisent une volonté de conjuguer écologie et développement économique. Ces plantations devraient encourager la création de micro-entreprises rurales et attirer les jeunes investisseurs vers des projets verts.

Une Algérie qui reverdit

Le pays dispose aujourd’hui de 4,1 millions d’hectares de forêts, auxquels s’ajoutent 600 000 hectares de terres à vocation forestière. Mais cette richesse naturelle demeure fragile. Incendies, sécheresse, ensablement et érosion rappellent la nécessité d’agir.

Le Plan national de reboisement, lancé en 2019, a déjà permis la plantation de près de 64 millions de plants sur 80 000 hectares. Derrière ces chiffres, c’est une philosophie nouvelle qui s’enracine : celle d’une Algérie consciente de sa responsabilité écologique.

Constantine donne le ton

La dynamique a déjà pris forme. Dans la pente des Arcs romains, 17 000 arbres ont été plantés en une journée, sous les yeux des autorités locales et d’une foule de bénévoles.

« Les opérations de reboisement s’inscrivent dans un programme rigoureux et une feuille de route bien définie », a expliqué le wali Abdelkhalek Siouda, qui prévoit 60 hectares plantés d’ici décembre. L’initiative a réuni élus, militaires, scouts et citoyens, unis dans un même objectif : rendre la ville plus verte et plus vivable.

Un effort qui dépasse Alger

12 000 arbres seront plantés dès cette semaine dans la capitale. Le wali d’Alger, Mohamed Abdenour Rabehi, a appelé à « mobiliser tous les moyens matériels et humains pour assurer le succès de l’opération ».

La campagne se poursuivra jusqu’au 21 mars prochain, avec la participation des administrations, des écoles et des services de sécurité.

Une conscience qui s’enracine

Au-delà de la symbolique, l’opération traduit une prise de conscience collective. « L’entretien et la préservation sont tout aussi essentiels. Nous voulons que cette campagne soit une école de civisme écologique », a rappelé Sabrina Rachedi, directrice de la restauration des terres et du reboisement à la DGF.

Son message est clair : planter ne suffit pas, il faut entretenir, protéger et transmettre.

Partout dans le pays, des équipes locales seront chargées du suivi et de l’arrosage. Les plants seront recensés, numérisés et surveillés jusqu’à leur maturité. Un programme de suivi, inédit par son ampleur, garantira la pérennité de ce projet national.

Vers une Algérie durable

Derrière cette opération, c’est tout un modèle qui s’esquisse. Un pays qui ne se contente plus d’annoncer, mais qui agit. Un peuple qui, du Nord au Sud, reboise, protège et croit à un avenir vert. Un arbre après l’autre, l’Algérie réécrit son histoire écologique.

Le Barrage vert renaît de ses cendres

Symbole historique de la lutte contre la désertification, le Barrage vert vit une véritable renaissance. Relancé en octobre 2023, ce projet emblématique s’impose à nouveau comme le cœur battant de la stratégie écologique nationale.

En deux ans à peine, 26 000 hectares ont été reboisés, confirmant la relance effective de ce chantier d’envergure. Mais cette année, l’ambition est plus forte encore : un million d’arbres plantés en 24 heures, sur tout le territoire. « Cette campagne tient compte de la diversité des climats et des écosystèmes », explique Sabrina Rachedi, directrice de la restauration des terres et du reboisement à la DGF.

« Dans le Nord, nous luttons contre l’érosion hydrique. Dans les Hauts-Plateaux, nous privilégions des espèces adaptées aux zones arides. Quant au Sud, nous renforçons les ceintures vertes pour protéger les routes, les voies ferrées et les agglomérations », détaille-t-elle.

L’objectif n’est pas seulement de planter, mais de former une génération de citoyens écologiques. « L’entretien et la préservation sont tout aussi essentiels. Nous voulons que cette campagne soit une école de civisme écologique », ajoute-t-elle avec conviction.

Un chantier national suivi de près

Sous la coordination du ministère de l’Agriculture et de la Direction générale des forêts, l’opération mobilise les collectivités locales, les associations, les écoles, les centres de formation, les scouts et des milliers de volontaires.

Le directeur de la protection de la faune et de la flore, Saïd Si Ali, insiste sur la dimension citoyenne : « Chaque wilaya plantera un quota déterminé de plants, choisis selon le climat et le type de sol. C’est un projet ambitieux qui vise à impliquer toute la société dans la protection de notre patrimoine naturel. »

Les préparatifs ont été menés durant des semaines : sélection des plants dans les pépinières régionales, identification des zones à reboiser — forêts dégradées, collines, espaces publics ou zones sensibles.

Les premiers bilans seront établis au printemps prochain, pour mesurer le succès de l’opération et ajuster les futures campagnes.

Une stratégie sur le long terme

Derrière l’événement, l’Algérie trace une stratégie durable. Le patrimoine forestier national, aujourd’hui estimé à 4,1 millions d’hectares, ne couvre encore que 2 % de la superficie du pays.

La DGF ambitionne d’atteindre 16 % de couverture forestière, grâce à des méthodes modernes, une participation citoyenne renforcée et la relance des grands programmes écologiques.

Un effort considérable a été consenti : 75 milliards de dinars sont mobilisés pour la réhabilitation du Barrage vert sur la période 2023-2030.

La seule phase 2025 bénéficie d’une enveloppe de 11 milliards de dinars, avec le concours de 116 entreprises chargées du reboisement de plus de 19 000 hectares, de l’ouverture de 438 km de pistes, du forage de 112 puits et de la fixation des dunes sur 915 hectares.

Ces investissements visent à reconstituer les écosystèmes, protéger les sols et redonner vie aux terres appauvries par la sécheresse. « Nous continuerons à nous mobiliser pour atteindre la norme internationale de 16 % de couverture forestière », a assuré Sabrina Rachedi, rappelant l’enjeu vital du projet.

Fouad Maâli, l’homme qui a reverdi l’Algérie

Au cœur de cette révolution verte se trouve un visage devenu symbole : Fouad Maâli, militant écologiste originaire de Batna.

Surnommé « l’homme vert », il incarne une génération de citoyens décidés à transformer la conscience écologique en action nationale.

À la tête de son mouvement Algérie Verte, il fédère des volontaires dans tout le pays, avec un mot d’ordre simple : « Verte, si Dieu le veut » (“Khadra Bi Idni Allah”).

Son combat a commencé bien avant la mobilisation actuelle. Depuis 2013, Fouad Maâli sillonne les wilayas, organise des campagnes de reboisement, forme des jeunes et sensibilise les habitants à la protection des écosystèmes.

Aujourd’hui, son rêve devient réalité : une nation entière plante pour son avenir.

Une Algérie qui s’éveille

Des montagnes de Batna aux plaines du Tell, des Hauts-Plateaux aux portes du Sahara, les pelles se lèvent, les mains creusent, les racines s’enfouissent. Chaque arbre planté est un geste d’espoir.

Au-delà des chiffres, une conscience nationale s’enracine. Citoyens, associations et institutions se rassemblent autour d’un objectif commun : faire de l’Algérie un pays durable, où la nature retrouve sa place et son souffle. Un arbre à la fois, c’est tout un pays qui reverdit.

Et dans le sillage de cette campagne, c’est une nouvelle histoire écologique qui s’écrit, portée par des femmes et des hommes décidés à léguer une Algérie plus verte aux générations futures.