Inondations meurtrières en Algérie : au moins cinq morts dont des enfants !

Des vies fauchées par les eaux. Depuis jeudi, des pluies torrentielles s’abattent sur le pays. Selon la Protection civile, cinq victimes, dont trois enfants, ont été recensées à Djelfa, M’Sila et dans d’autres zones de l’Est et du Sud.

À Djelfa, le corps d’« un enfant de deux ans emporté par les eaux d’un oued dans la région du barrage d’Oum Eddhrou » a été retrouvé, à 300 km au sud d’Alger. À M’Sila, à Sidi Aïssa, « les corps d’un garçon et d’une fille, âgés respectivement de 3 et 5 ans, ont été repêchés » après avoir été emportés par la crue de quatre cours d’eau voisins.

Dans la région de Wadi Fritis, deux adultes piégés dans leur voiture ont également été emportés. L’un des corps a été découvert sur place, l’autre à une trentaine de kilomètres.

L’émotion et la compassion officielles

Le ministre de l’Intérieur, Saïd Sayoud, s’est rendu dimanche à Sidi Aïssa pour présenter les condoléances du président Abdelmadjid Tebboune. « J’anime la volonté du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et je vous exprime ses sincères condoléances en ces moments douloureux. Je partage votre peine et votre chagrin », a déclaré le ministre aux familles endeuillées.

Il a souligné que sa visite visait à témoigner de la solidarité nationale et à constater les causes de la catastrophe. « Les choses seront prises au sérieux et nous allons rechercher des solutions durables », a-t-il assuré, en annonçant une série de visites de terrain et un rapport détaillé sur les conséquences des intempéries.

Une catastrophe révélatrice des fragilités structurelles

Ces crues rappellent la vulnérabilité récurrente des villes algériennes face aux phénomènes extrêmes, exacerbés par le dérèglement climatique et un manque d’anticipation.

Les services météorologiques avaient averti d’épisodes pluvieux pouvant atteindre 15 mm dans l’Est et les hauts plateaux.

À chaque automne, le scénario se répète : des quartiers, routes et tunnels inondés en quelques heures, avec leur lot de victimes et de dégâts. Les autorités invoquent souvent la violence exceptionnelle des précipitations. Mais les experts rappellent que l’entretien insuffisant des avaloirs et le manque de stratégie de prévention aggravent l’impact de ces phénomènes.

Les drames de Bab El-Oued en 2001 et de Ghardaïa en 2008 restent dans toutes les mémoires. Vingt ans plus tard, un autre drame se répète.