Immigration : une vague de contestations de l'accord franco-algérien de 1968 !

7 décembre 2023 à 17h58 par La rédaction

Au cœur des sphères politiques françaises, une onde de choc se fait ressentir à la suite de débats concernant l'accord franco-algérien de 1968. Cet accord, pierre angulaire des politiques migratoires entre la France et l'Algérie, fait face à une vague de contestations inédites.

Macron-Tebboune

Cette semaine, le paysage politique français est marqué par une effervescence autour l’accord franco-algérien de 1968, voyant notamment la droite prendre une position ferme en inscrivant la question de sa « dénonciation » à l'agenda parlementaire de ce jeudi 7 décembre. 

Une renégociation à l'horizon ?

Au cœur de cette tourmente, la Première ministre Élisabeth Borne s'est exprimée avec fermeté. Elle a réaffirmé dans une interview accordée au Figaro, mercredi 6 décembre, que la renégociation de cet accord était inévitablement « à l'ordre du jour ».

« Dans les conclusions du quatrième Comité intergouvernemental de haut niveau France-Algérie, qui s’est tenu en octobre 2022, nous avions évoqué l’ouverture de discussions en vue d’un quatrième avenant à cet accord. Nous avons des demandes et le gouvernement algérien en a de son côté. C’est donc effectivement à l’ordre du jour », a déclaré la première ministre dans un entretien au Figaro, qui lui demandait s’il fallait renégocier ce traité

Vers un changement dans la gestion de l'immigration en France ? 

L'accord, signé à une époque où la France cherchait à renforcer son économie par l'apport de main-d'œuvre étrangère, accorde aux ressortissants algériens un statut en France. Cela se traduit par l'octroi de « certificats de résidence pour Algériens » plutôt que des cartes de séjour standards, une distinction qui a vu la délivrance de 600 000 de ces certificats en 2022.

Emmanuel Macron répond aux  sirènes de la droite 

La droite, menée par des figures comme Édouard Philippe, ancien Premier Ministre, pousse pour une révision radicale. Edouard Philippe lui-même, dans une interview à l'Express, en juin dernier, a préconisé la dénonciation de l'accord, une proposition qui trouve écho chez ses alliés politiques.

Cependant, cette approche se heurte à la résistance du président de la République, Emmanuel Macron. Avec un brin d'ironie, il a commenté : « Je n’avais pas compris que la politique étrangère de la France était définie au Parlement », faisant référence aux actions de la droite lors de la session parlementaire prévue ce jeudi 7 décembre.

Le Gouvernement reste prudent

La réponse du gouvernement à cette proposition a été claire et directe. Laurence Boone, secrétaire d'État chargée de l'Europe, a abordé la question en déclarant : « La dénonciation sèche de cet accord n'est pas pertinente, tant pour des raisons juridiques que des raisons politiques. »

Un accord flexible mais sensible

Malgré la réticence de certains secteurs, le gouvernement ne ferme pas la porte à une évolution de l'accord. Emmanuel Macron, dans une interview au Point fin août, a souligné : « On dit tout et son contraire à ce sujet. Je ne suis guidé à ce propos que par un principe d'efficacité.»

Parallèlement, le Quai d'Orsay, tout en admettant que l'accord n'est pas « figé », note « un peu d'accélération » sur ce dossier du côté de l’Elysée.