Giorgia Meloni en Tunisie : un partenariat renforcé autour de l’eau, de l’énergie et de la migration !

Quelques jours après sa rencontre avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, Giorgia Meloni a posé le pied à Tunis pour une rencontre avec le chef de l’État tunisien Kaïs Saïed. Cette visite, bien que courte, a été riche en échanges. Les discussions ont porté sur plusieurs projets de coopération, à commencer par l’agriculture et la gestion de l’eau, avant d’aborder les enjeux migratoires et énergétiques qui lient étroitement Rome et Tunis.

Le projet Tanit : valoriser les eaux usées pour l’agriculture

Un des points forts de cette visite a été l’accent mis sur le projet « Tanit ». Ce programme innovant vise à utiliser les eaux usées traitées pour la réhabilitation des terres agricoles. Cette initiative, soutenue par les deux gouvernements, s’inscrit dans une volonté commune d’améliorer la productivité agricole tout en préservant les ressources naturelles. Par ailleurs, la création d’un centre régional de formation agricole a été évoquée, afin d’adapter les compétences aux besoins spécifiques de la région.

Une coopération migratoire au « niveau excellent »

Le dossier migratoire a occupé une place centrale lors des échanges. Les deux dirigeants ont salué « le niveau excellent » de la coopération dans ce domaine, particulièrement dans la lutte contre les réseaux de trafic d’êtres humains. Ils ont aussi réaffirmé leur engagement en faveur de la promotion des voies légales de migration, en lien avec le processus de Rome.

L’énergie au cœur du partenariat stratégique

Sur le volet énergétique, Giorgia Meloni a confirmé l’engagement italien dans la réalisation du projet « ELMED », une ligne électrique destinée à relier la Tunisie, l’Italie et le reste de l’Europe. Ce projet représente une infrastructure clé qui permettra de connecter les capacités de production africaine à la demande européenne en pleine croissance. La cheffe du gouvernement italien a également souligné « l’intérêt du secteur privé italien pour les investissements dans les énergies renouvelables en Tunisie ».

Une analyse géopolitique : la Tunisie, pivot de la politique italienne

L’ancien diplomate Abdallah Abidi a commenté cette visite en soulignant l’importance stratégique de la Tunisie pour l’Italie, notamment dans la gestion des flux migratoires irréguliers. Il explique que la Tunisie est devenue « une étape incontournable de la politique étrangère italienne, et plus largement européenne ».

Selon lui, la relation entre Rome, Tunis et Alger forme un axe stratégique, la Tunisie jouant un rôle crucial dans la sécurisation de la frontière extérieure de l’Algérie. La récente présence américaine à Tunis, ainsi que les tensions franco-algériennes, renforcent encore cette position centrale.

Abdallah Abidi note que la Première ministre italienne « cherche à consolider les fondements de sa politique étrangère, tout en s’assurant que la relation avec Tunis reste solide ». Il estime que la stabilité tunisienne est essentielle pour la stabilité régionale et le renforcement des liens entre Rome et Alger.

Vers une coopération renforcée et durable

Cette visite illustre la volonté des deux pays d’avancer ensemble sur plusieurs dossiers majeurs. Les progrès du Plan Mattei pour l’Afrique, la déclaration commune sur la coopération au développement signée en janvier, ainsi que les projets dans l’eau, l’agriculture et l’énergie témoignent d’un partenariat solide et diversifié.