Femmes en péril, démocratie menacée : France Fraternités se mobilise le 18 octobre !

Quand les droits des femmes reculent, c’est la démocratie qui vacille. La mobilisation prend une nouvelle ampleur. France Fraternités lance un cycle de débats en réunissant militantes, expertes et témoins autour de tables rondes, de performances et d’un concert pour dénoncer les atteintes aux libertés.

Publié : 2 octobre 2025 à 16h30 par La Rédaction

France Fraternités
Crédit : France Fraternités - Facebook

La liberté des femmes n’a jamais été autant menacée. Samedi 18 octobre 2025, Paris accueillera une rencontre internationale au 360 Paris, rue Myrha, où se réuniront militantes, expertes et témoins. Trois tables rondes, des performances artistiques et un concert viendront rythmer cette journée de mobilisation. Organisée par France Fraternités et en partenariat avec Beur FM, elle marque l’ouverture d’un cycle triennal consacré à la défense des libertés fondamentales. Face à la montée de l’illibéralisme, aux extrémismes politiques et religieux et aux replis identitaires qui menacent les libertés fondamentales, l’événement assume une portée mondiale et place la défense des droits des femmes au cœur du combat démocratique.

« La restriction des droits fondamentaux, notamment ceux relatifs à l’égalité de genre, aux droits reproductifs, révèle la manière dont le pouvoir peut être utilisé pour contrôler le corps et les choix des femmes », avertissent les organisateurs. Pour eux, le recul des droits féminins est un signal d’alarme pour l’avenir même de la démocratie.

Trois tables rondes pour comprendre et agir

La première séquence, prévue à 16h, portera sur la situation en Europe, entre avancées fragiles et menaces persistantes. Autour de la table, Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, Mine Günbay, représentante de la Fédération Nationale Solidarité Femmes, Béatrice Lestic, secrétaire nationale de la CFDT, ainsi que Sylvie Guillaume, ancienne vice-présidente du Parlement européen. Ensemble, elles dresseront un état des lieux des combats encore à mener, face aux inégalités économiques et aux offensives politiques contre les libertés reproductives.

À 17h45, la deuxième table ronde s’intéressera à l’« apartheid de genre » en Afghanistan et en Iran. Animée par la journaliste et productrice Nazila Golestan (Association HamAva), elle donnera la parole à Chirinne Ardakani (Iran Justice), avocate de la Prix Nobel de la paix Narges Mohammadi, à Aida Tavakoli (We Are Iranian Students), à Chela Noori (Afghanes de France) et à Reza Jafari (Les Enfants d’Afghanistan et d’ailleurs). Ensemble, ils témoigneront des violences et de la répression subies par les femmes dans ces pays, et des stratégies de résistance qui s’y organisent malgré la tyrannie.

Un moment de solidarité et d’engagement

À 17h30, une séquence sera consacrée à Sherifa Riahi, prisonnière humanitaire tunisienne. Incarcérée depuis dix-sept mois pour son action en faveur des migrants lorsqu’elle travaillait à Terre d’Asile Tunisie, dans le cadre de programmes validés par la Commission européenne et les autorités tunisiennes, elle recevra un hommage appuyé de la part de l’ancienne députée et militante féministe Bochra BelHaj Hmida. Son cas illustre le prix que peuvent encore payer celles et ceux qui défendent les droits fondamentaux.

Le corps des femmes, champ de bataille mondial

La troisième table ronde débutera à 19h30. Elle abordera deux fléaux qui perdurent à travers le monde : les mutilations sexuelles féminines et les mariages forcés. Animée par Loubna Mohammad (France Fraternités), elle réunira Isabelle Gillette-Faye (GAMS), Françoise Brié (Women Without Violence International Foundation), Diariata N’Diaye (Resonantes) et Léa Ballot (Voix de Femmes Stop Mariage Forcé). Toutes rappelleront que le corps des filles et des femmes est encore trop souvent transformé en terrain de domination et de violence.

La culture comme résistance

Au-delà des débats, la rencontre laissera place à la création artistique. À 19h15, la poète iranienne Mahtab Ghorbani, réfugiée politique en France et militante des droits humains, lira ses textes. La soirée se terminera à 21h par un concert de Munishan, duo formé par Aïda Nosrat et Babak Amir Mobasher, qui mêlera flamenco, jazz manouche et poésie traditionnelle persane.

Un événement collectif et international

Ce colloque est porté par une large coalition d’associations : Fondation des Femmes, CFDT, Afghanes de France, SOS Racisme, GAMS, Resonantes, Women Without Violence International Foundation, Iran Justice, Humanit’Elles, Voix de Femmes Stop Mariage Forcé, entre autres. France Fraternités insiste sur le caractère universel de cette mobilisation : Europe, Afghanistan, Iran, Afrique, mais aussi toutes les sociétés où les violences sexistes continuent de miner les libertés. Pierre Henry, président de France Fraternités, rappelle dans le communiqué que cet événement doit aussi être vu comme une étape majeure d’un cycle de débats sur trois ans.

La rencontre aura lieu de 16h à 22h au 360 Paris, 32 rue Myrha (18ᵉ arrondissement). Elle sera diffusée en direct sur les réseaux sociaux de France Fraternités. L’inscription est ouverte via la plateforme HelloAsso afin de faciliter l’accueil du public et de permettre au plus grand nombre d’y participer.

Quand défendre les femmes, c’est protéger la démocratie

Pour les organisateurs, cette rencontre n’est qu’une étape. L’objectif est double : alerter sur les menaces grandissantes qui pèsent sur les droits des femmes et des libertés, mais aussi construire des stratégies d’action collective au niveau transnational.

« Femmes en péril, démocratie en danger : agir face au recul des droits ». Ce slogan résonne comme un avertissement. Il résume l’esprit de ce rendez-vous : protéger les femmes, c’est défendre la démocratie.