Endométriose : un test salivaire de diagnostic remboursé sous conditions !

Depuis ce mardi 11 février, certaines patientes peuvent bénéficier de cette prise en charge, dans le cadre d’une expérimentation menée par la Haute Autorité de Santé (HAS). Une avancée majeure pour les millions de femmes concernées par cette maladie gynécologique, qui reste encore trop souvent diagnostiquée après des années d’errance médicale.

Un test salivaire pour un diagnostic plus rapide

L’Endotest, mis au point par le laboratoire lyonnais Ziwig, repose sur l’analyse de la salive. Contrairement aux méthodes classiques comme l’échographie ou l’IRM, il permet d’obtenir un diagnostic en quelques jours seulement. Il se présente sous la forme d’un kit d’autoprélèvement : la patiente recueille un échantillon de salive à domicile, qu’elle envoie ensuite à un laboratoire via une enveloppe prépayée.

Le diagnostic repose sur un séquençage avancé des micro-ARN présents dans la salive, couplé à une intelligence artificielle capable de traiter un grand volume de données. Selon Ziwig, la fiabilité du test est très élevée, avec une sensibilité de 97,4% et une spécificité de 93,5%.

Qui peut en bénéficier ?

Le remboursement du test est réservé aux patientes présentant des symptômes invalidants d’endométriose mais dont l’imagerie médicale (échographie, IRM) est normale ou incertaine. Selon l’arrêté ministériel publié le 6 février, 25 000 tests pourront être pris en charge, dont 2 500 dans le cadre d’une étude clinique visant à évaluer son impact sur la prise en charge des patientes.

L’endométriose touche plus de 2 millions de femmes en âge de procréer en France. La maladie peut provoquer des douleurs intenses, des troubles digestifs ou urinaires et entraîner des complications dans la fertilité. En moyenne, il faut sept ans pour poser un diagnostic, ce qui a des conséquences considérables sur la qualité de vie des patientes.

Vers une généralisation du remboursement ?

L’expérimentation actuelle vise à mesurer l’efficacité du test et son impact sur la réduction des chirurgies diagnostiques, telles que la cœlioscopie. Une fois les résultats obtenus, la HAS rendra un avis définitif qui pourrait déboucher sur une généralisation du remboursement.

« Dès que nous aurons les résultats concernant ces patientes, la Haute Autorité de Santé donnera un avis définitif qui permettra de mettre en avant le bien-fondé du test et, derrière, une prise en charge pour toutes les femmes de notre pays », a déclaré la ministre de la Santé, Catherine Vautrin.

Les associations de patientes, comme ENDOmind, saluent cette avancée mais appellent à une généralisation rapide du test pour toutes les femmes souffrant de douleurs pelviennes chroniques. « Le diagnostic est la première étape pour une prise en charge adaptée, et poser un mot sur ses souffrances est déjà un soulagement pour les patientes », souligne l’association.

Un espoir pour les femmes atteintes d’endométriose

Jusqu’ici, l’endométriose était diagnostiquée principalement par l’imagerie médicale ou, dans certains cas, par une cœlioscopie, une intervention chirurgicale invasive. L’arrivée de l’Endotest pourrait marquer une révolution en facilitant un dépistage précoce et fiable.