Emmanuel Macron tend la main à Abdelmadjid Tebboune pour relancer un dialogue fragile !

À l’approche du G20 en Afrique du Sud, Paris et Alger semblent amorcer un léger rapprochement. Emmanuel Macron se dit prêt à rencontrer Abdelmadjid Tebboune pour sortir d’une période de tensions diplomatiques.

Publié : 19 novembre 2025 à 11h21 par La Rédaction

Emmanuel Macron - Conférence des Ambassadrices et des Ambassadeurs
Crédit : Élysée - Capture d'écran vidéo X

Une fenêtre s’ouvre dans une relation souvent heurtée. Emmanuel Macron affirme vouloir reprendre langue avec son homologue algérien. Un signal lancé alors que les deux pays tentent de dépasser une année de crispations, dans un contexte marqué par des dossiers sensibles, notamment la question migratoire et la récente libération de Boualem Sansal.

Le président dit être « disponible »

Interrogé sur une possible rencontre ce week-end en marge du G20 à Johannesburg, Emmanuel Macron n’a pas fermé la porte. Le chef de l’État souhaite renouer un dialogue plus serein. Il veut un cadre clair, posé et constructif. « Je tiens à ce que la France soit respectée et à ce qu'elle mène un dialogue sérieux, calme et exigeant (…) Si ces conditions sont remplies et qu'on peut obtenir des résultats, je suis disponible évidemment à tout échange à mon niveau », a-t-il déclaré.

Selon lui, les diplomaties des deux pays travaillent déjà à préparer cet éventuel échange. « Nos équipes diplomatiques sont en train de travailler à cela », a-t-il indiqué.

Pour Emmanuel Macron, l’objectif est simple : relancer un partenariat qui s’est grippé ces derniers mois. « Mon souhait, c'est que nous puissions avancer pour à la fois être plus efficaces sur les grandes questions économiques, sécuritaires, migratoires, afin d'œuvrer ensemble et de défendre chacun dans notre rôle. »

La grâce accordée à Boualem Sansal comme signaleur d’apaisement

La récente libération du romancier franco-algérien Boualem Sansal, gracié par le président Tebboune, a été vécue comme un premier geste d’ouverture. Après sa sortie de prison, l’écrivain avait séjourné en Allemagne. Il a finalement atterri mardi 18 novembre en France, où il a été reçu à l’Élysée.

Emmanuel Macron raconte cette visite avec chaleur. « C'était une joie de pouvoir accueillir à l’Elysée Boualem Sansal et son épouse », a-t-il confié. Il évoque un moment chargé d’émotion : « Ils étaient émus, heureux de revenir en France et ils étaient en bonne forme. Et je veux ici leur dire toute l'affection de la nation. »

Le chef de l’État a aussi salué le rôle joué par Berlin dans la médiation. La France insiste sur la coopération étroite menée avec l’Allemagne ces derniers mois pour obtenir ce dénouement.

Des contacts qui avaient déjà repris avant la libération de Sansal

À Alger, le message est plus nuancé. Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, souligne que la reprise de dialogue entre les deux capitales ne s’explique pas uniquement par l’affaire Sansal.

Face à la presse, il précise : « La reprise du contact entre la partie algérienne et la partie française a précédé la décision de grâce prise par le président de la République. » Il appelle à replacer le dossier à sa juste mesure et à ne pas lui attribuer un poids excessif. « Les relations algéro-françaises sont plus grandes que cela », affirme-t-il.

Le chef de la diplomatie algérienne rappelle que les échanges se poursuivent, mais prudemment : « Il n’y a pas d’initiative majeure, il y a un processus de contacts qui est en train de s’organiser entre l’Algérie et la France, sans plus. »

À ceux qui affirment que cette reprise de dialogue serait liée à des pressions, il répond avec fermeté. Selon lui, certains milieux français auraient tenté de faire de Boualem Sansal un symbole. Il estime que la relation bilatérale ne peut pas être définie par « les opérations menées par des milieux connus en France, qui ont fait de cette personne un porte-drapeau pour régler des comptes avec l’Algérie ».

Une relation bilatérale en quête de stabilité

Depuis plusieurs mois, Paris et Alger tentent de renouer un dialogue durable. Les dossiers sensibles s’accumulent : migrations, sécurité, mémoire, économie, coopération régionale. La tentative de rencontre à Johannesburg, si elle se concrétise, marquerait un geste politique fort.

Dans les coulisses, Emmanuel Macron tente de rétablir le fil avec Abdelmadjid Tebboune. Fin octobre, il lui avait adressé une lettre confidentielle à l’occasion de la commémoration du 1er Novembre, date fondatrice de la Révolution algérienne. Un geste discret, mais révélateur d’une volonté d’apaisement.