Disparition de Khaled Louma, pionnier du rock algérien et voix mythique de la radio !

Dimanche 24 août au soir, la scène musicale algérienne a perdu l’une de ses voix les plus singulières. Khaled Louma s’est éteint à l’âge de 70 ans. Inhumé le lendemain, il laisse derrière lui un parcours hors du commun, à la croisée du rock, du jazz, du funk et du chaâbi.

Né en 1955, il fredonne dès son enfance les tubes de l’époque avant de rejoindre, avec des camarades étudiants, des groupes amateurs tels que T34 et Icosiums. C’est au début des années 1980 qu’il se forge une image de rockeur confirmé, avec une voix puissante et des sonorités inspirées de la pop et du rock anglo-saxons. Parmi ses titres emblématiques, les inoubliables Jamais doukh (« Tu ne seras jamais surpris ») et Ma dir walou (« Tu ne feras rien »).

Un pionnier du rock algérien

Khaled Louma est considéré comme le fondateur du premier groupe de rock algérien. Avec ses musiciens, il ose briser les codes en introduisant des riffs électriques et des sonorités nouvelles sur la scène nationale. Les morceaux Boualem el far ou Chi ness témoignent de cette audace.

Mais son art ne se limite pas au rock. L’artiste à la « veste bleue shanghai », comme on le surnommait, a navigué avec aisance entre jazz, disco, funk et chants andalous, prouvant que la diversité musicale pouvait aussi être un langage d’unité.

Une carrière radiophonique de 40 ans

Si Khaled Louma a marqué les esprits par sa musique, il a aussi façonné plusieurs générations d’auditeurs derrière un micro. Durant quatre décennies, il anime et produit des émissions cultes sur la Chaîne 3 de la Radio algérienne. Contact, Balek le rock ou encore Vibrato deviennent des rendez-vous incontournables.

Avec sa voix chaude et spontanée, il réussit à démocratiser des genres parfois jugés marginaux et à enrichir le goût artistique des auditeurs. Ses collègues saluent « un dévouement et un professionnalisme mis au service de son métier et de son pays ».

Hommages officiels et populaires

La disparition de Khaled Louma a suscité une pluie d’hommages. La présidence de la République, ainsi que les ministères de la Culture et de la Communication, ont présenté leurs condoléances à sa famille.

Le ministre de la Culture, Zouhir Ballalou, a salué « l’une des personnalités marquantes de la Chaîne 3, dont le nom a été associé à des programmes culturels qui ont contribué à enrichir le goût artistique et intellectuel des auditeurs ».

Une empreinte durable

Khaled Louma restera comme une figure pionnière, capable d’avoir fait entrer le rock dans le paysage musical algérien tout en devenant une voix familière pour des millions d’auditeurs. Entre ses titres et ses émissions, il a incarné la modernité, la curiosité et l’ouverture, tout en gardant un profond attachement à son pays.

Son héritage musical et radiophonique continuera d’accompagner les générations futures.