(Cinéma) "Houria", la danse des signes !

15 mars 2023 à 14h23 par Christophe

Avec « Houria », la réalisatrice Mounia Meddour livre son second film dans la lignée de « Papicha » qui l’a révélée à Cannes en 2019. Un film de danse prétexte à un portrait de l’Algérie d’aujourd’hui, porté par une Lyna Khoudri en grande forme.

Houria

Le synopsis

Alger. Houria est une jeune et talentueuse danseuse. Femme de ménage le jour, elle participe à des paris clandestins la nuit. Mais un soir où elle a gagné gros, elle est violemment agressée par Ali et se retrouve à l’hôpital. Ses rêves de carrière de ballerine s’envolent. Elle doit alors accepter et aimer son nouveau corps. Entourée d’une communauté de femmes, Houria va retrouver un sens à sa vie en inscrivant la danse dans la reconstruction et sublimation des corps blessés…

L’avis de la rédaction

Houria est donc l’histoire de la chute d’une jeune danseuse, au sens propre comme au sens figuré.

C'est un film de danse, mais pas que. C’est aussi une photographie de l'Algérie d'aujourd'hui, de sa jeunesse parfois désabusée, des cicatrices toujours visibles de la décennie noire, mais aussi de l'humour et de l'envie de vivre de son peuple.

C'est aussi un film sur la renaissance, la soif de liberté, et la force que peut donner, ou redonner, l'art et les amies… Houria est également un film sur la sonorité, cette entraide et ce soutien que va lui donner le groupe de femmes abîmées par la vie que l'héroïne va trouver sur son chemin.

Mounia Meddour, issue du documentaire, a choisi de filmer ses actrices, danser plutôt que de filmer simplement des chorégraphies de danse. La différence parait subtile, mais, à l’image, ça donne des plans serrés, une impression organique, renforcée par la musique de la scène finale.

On ressent le film, au travers des tous les éléments : on a l’eau de la mer, de la piscine ou de la pluie, on a l’air, on sent le vent dans les cheveux au travers des fenêtres de la voiture, on a la terre avec les pieds dans le sable, on sent le feu du soleil qui nous éblouit sur les scènes sur le toit.

Le travail de Lyna Khoudri est aussi remarquable. Durant 10 mois, elle a appris à danser le classique (même les pointes !) et le contemporain, ainsi que les bases de la langue des signes pour toute la seconde partie où Houria ne parle plus. Et elle bien entourée par Rachida Brakni, Nadia Kaci et la lumineuse Amira Hilda Douaouda.

Houria, à voir dès ce mercredi 14 mars en salle… parce que le cinéma, c’est mieux au cinéma !

La bande annonce