Bruno Retailleau durcit le QCM de naturalisation avant de quitter le ministère de l’Intérieur !
Deux jours avant de rendre son siège, Bruno Retailleau a signé un arrêté qui renforce les conditions d’accès à la nationalité française et aux titres de séjour de longue durée. À partir du 1er janvier 2026, un nouvel examen civique, jugé trop exigeant par les associations, viendra compléter la loi immigration de 2024.
Publié : 17 octobre 2025 à 10h51 par La Rédaction
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Un examen plus long, plus complexe, et plus sélectif ? C’est l’un de ses derniers actes en tant que ministre de l’Intérieur. Avant son départ, Bruno Retailleau a validé un arrêté détaillant les modalités d’un nouveau test destiné aux étrangers souhaitant obtenir la nationalité française ou un titre de séjour pluriannuel. Ce QCM, baptisé « examen civique », entrera en vigueur le 1er janvier 2026.
L’épreuve durera 45 minutes, comportera 40 questions et exigera 80 % de bonnes réponses pour être validée. Elle sera organisée autour de cinq grands thèmes : les valeurs de la République, les droits et devoirs, l’histoire, la géographie et la culture, le système politique et institutionnel, ainsi que la vie dans la société française.
Le texte signé par Bruno Retailleau énumère de manière précise les sujets couverts : la Constitution, la laïcité, les trois pouvoirs, les régions et départements, les dates clés de l’histoire de France, la construction européenne, ou encore des notions plus inattendues comme les plats emblématiques de la gastronomie française.
« Une machine à exclure » selon les associations
Pour de nombreux observateurs, cette réforme ne vise pas seulement à vérifier les connaissances des candidats, mais à restreindre leur accès à la nationalité.
« Quand on lit l’arrêté, on se demande quel Français n’ayant pas un bac +5 serait capable de répondre aux questions, même s’il faut bien sûr attendre de voir les questions qui seront précisément posées », déclare Danièle Lochak, professeure émérite de droit public et membre du Gisti (Groupe d’informations et de soutien des immigrés).
Selon elle, ce nouvel examen sera « une machine à exclure », tant les exigences paraissent disproportionnées. Le niveau de français requis pour la naturalisation a d’ailleurs été relevé : il passe de B1 à B2, un seuil considéré comme avancé, qui ajoute un obstacle supplémentaire à la procédure.
Un dernier acte dans la continuité de la loi immigration de 2024
Ce QCM vient compléter la loi immigration de 2024 qui entendait renforcer le « parcours d’intégration » des étrangers en France.
« Cet arrêté était la dernière mesure réglementaire attendue dans le sillon de cette loi, qui visait à renforcer les exigences à toutes les étapes de l’intégration des étrangers », explique Jules Lepoutre, professeur de droit public à l’université Côte-d’Azur, cité par Le Monde.
Les sujets exigés s’étendent du principe d’égalité inscrit dans la devise nationale aux articles fondamentaux de la Constitution, en passant par la Francophonie, les liens entre géographie et économie, ou encore les grandes étapes de l’histoire nationale. Un contenu que même certains Français auraient du mal à maîtriser dans sa globalité.
Démissions et désaccords dans la continuité
Alors que la mesure suscite déjà des débats, un proche de Bruno Retailleau a quitté ses fonctions. Guillaume Larrivé, président de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), a remis sa démission, dénonçant dans une lettre adressée à Emmanuel Macron l’« abandon » par le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu d’une « ambition de réduction de l’immigration ».
Cette démission illustre les tensions au sein de l’administration sur la politique migratoire. Entre la volonté de durcir les conditions d’intégration et la crainte de dérives discriminatoires, le débat reste ouvert.
Une réforme symbolique et controversée ?
Pour ses défenseurs, cet examen doit encourager une meilleure connaissance des valeurs et de la culture françaises. Pour ses opposants, il marque une rupture : celle d’une France qui complique l’accès à la citoyenneté au lieu de faciliter l’inclusion.
À partir du 1er janvier 2026, des milliers de candidats à la naturalisation devront répondre à un questionnaire d’une rigueur inédite. Et, comme le souligne Danièle Lochak, « il est permis de se demander si le but n’est pas moins de tester la connaissance de la France que de réduire le nombre de ceux qui pourront en faire partie ».
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