Aya Nakamura victime de racisme : une enquête ouverte !

18 mars 2024 à 10h47 par La rédaction

Le parquet de Paris a annoncé ce vendredi 15 mars, l'ouverture d'une enquête pour racisme suite aux attaques contre la chanteuse Aya Nakamura, pressentis pour interpréter Édith Piaf lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris.

Aya Nakamura
Crédit : Facebook Aya Nakamura

Dans une tournure d'événements qui rappelle les ombres les plus sombres de notre société, Aya Nakamura, étoile de la musique franco-malienne, se retrouve sous le feu d'attaques racistes de l'extrême droite, déclenchées par de simples rumeurs.

Ces rumeurs, qui la voyaient chanter Édith Piaf lors de l'ouverture des Jeux Olympiques de Paris, ont ouvert les vannes d'une haine inacceptable.

Un déferlement de haine inqualifiable

Face à cette vague de racisme, les autorités ont réagi. Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH), saisi par la Licra, a ouvert une enquête pour faire la lumière sur ces « publications à caractère raciste » visant la chanteuse, seule femme dans le top 20 des albums les plus écoutés en 2023.

SOS Racisme porte également plainte 

De son côté, SOS Racisme a choisi de se tourner vers la justice, dénonçant une situation inacceptable et une « vague de haine raciste contre Aya Nakamura.» Le président de l’association a affirmé que « La France est en train de se singulariser à travers son extrême droite », avant d’ajouter « il serait peut-être temps que nous nous refusions collectivement la grossièreté avec laquelle l'extrême droite depuis des années, instaure un climat détestable de racisme dans ce pays ».

Des attaques diverses 

La situation a pris une tournure particulièrement laide le 9 mars, lorsqu'une banderole explicitement raciste a été déployée en plein Paris par le collectif d'extrême droite « les Natifs ». L'inscription sur la banderole « Y’a pas moyen Aya, ici c'est Paris, c'est pas le marché de Bamako », visait clairement l'origine malienne de l'artiste.

L’artiste réagit à cette banderole

La réponse de la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde ne s’est pas fait attendre, elle & publié sur ses réseaux « Vous pouvez être raciste mais pas sourd… C’est sa qui vous fait mal ! Je deviens un sujet d’état numéro 1 en débats ect mais je vous dois quoi en vrai ? Kedal ».

Un sujet de débat national

Le sujet a même franchi les portes de la politique. Éric Zemmour, figure de l'extrême droite française, a alimenté la controverse par des propos jugés humiliants et racistes lors d'un meeting.

Selon nos confrères de Libération, il aurait affirmé : « Les futurs bébés n’ont pas de culture, ils ne savent rien, mais ils détectent la beauté, ils aiment cette beauté […] ils ne votent pas pour le rap, ni pour la lambada, ni pour Aya Nakamura : ils votent Mozart à 91 % !»

La réponse des institutions

Rachida Dati, ministre de la Culture, a publiquement condamné ces attaques, rappelant que s'en prendre à une artiste sur la base de son origine ou de son identité est non seulement inacceptable mais également punissable par la loi. Elle souligne l'importance de protéger les artistes et de combattre le racisme sous toutes ses formes.

L'ombre d'une rumeur non vérifiée

Alors que l'extrême droite continue de s’acharner sur Aya Nakamura, sa participation éventuelle pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris n’a jamais été confirmée ni par la chanteuse, ni par son entourage, ni par l’Elysée.