Algérie : le journal "Liberté" s’arrête après 30 ans d’existence !

15 avril 2022 à 17h43 par Fodil

Jeudi 14 avril marque la fin de la parution, après 30 ans de bons et loyaux services, du journal francophone algérien « Liberté ». En cause des problèmes financiers.

Liberté

Dans son dernier numéro, le journal « Liberté », l’un des principaux quotidiens francophones algériens, a annoncé à ses lecteurs son adieu dans sa Une : un «  Merci et au revoir » signé d’un rouge vif sous un fond bleu qui caractérise le journal.    

« Le rideau est tombé sur notre journal, votre journal, qui a porté trente ans durant les idéaux de démocratie et de liberté et constitué le porte-voix de l'Algérie qui avance. C'est une page exaltante de l'exercice du métier qui se tourne, sous les coups de boutoir d'une politique médiatique pour le moins hostile, inefficiente et, surtout, dommageable pour les intérêts et l'image du pay », peut-on lire.

Ali Dilem, le célèbre dessinateur du journal, a également signé son dernier dessin jeudi, représentant un cercueil en bois avec le nom du quotidien « Liberté » gravé dessus, sur lequel est posé un marteau et un clou, intitulé « le dernier bouclage ».

Le 3 avril, le journal a surpris tout le monde en annonçant que son principal actionnaire, Issad Rebrab, patron du groupe Cevital et deuxième homme le plus riche du monde arabe avec une fortune estimé à 3,8 milliards de dollars (environ 3,5 milliards d’euros), avait décidé de fermer le quotidien  « Liberté ». Officiellement, le milliardaire a présenté des raisons financières.

Issaad Rebrab apporte des précisions sur la fermeture du journal

Le richissime homme d'affaires s’est adressé aux algériens dans une lettre où il apporte des explications sur les motivations qui l’ont poussé à mettre le journal francophone à l’arrêt définitif.

« C'est avec beaucoup d'émotion que je m'adresse à vous aujourd'hui. J'ai passé près de 30 ans de ma vie à vos côtés à travers ce journal et en dépit des moments difficiles que nous avons pu traverser, je peux affirmer que j'ai vécu cette période avec beaucoup de plaisir » a déclaré Issad Rebrab et ajoute : « Ma décision d’arrêter le journal Liberté a soulevé une vague d’émotion et de protestation. Je comprends le sentiment de ceux, si nombreux, qui refusent de consentir à l’extinction d’un support dévoué de la liberté d’expression, d’une citadelle de lutte démocratique et d’un témoin qui a accompagné, jour après jour, un long épisode de l’Histoire récente de notre pays » affirme le directeur général de Cevital.

Malgré les problèmes financiers, cela n’a pas empêché les journalistes et les personnels du journal de continuer à travailler et à informer dans des conditions difficiles.

Le quotidien francophone rejoint d’anciens journaux, aujourd’hui disparus, comme « le Matin ».