Algérie : des incendies d’automne bouleversent le Nord du pays !

Une situation inédite qui mobilise tout l’État !  Dans la nuit de jeudi à vendredi, les habitants de Tipaza ont vécu une nuit éprouvante aux côtés des pompiers. Neuf incendies restent actifs ce vendredi matin dans le Nord du pays. Trois autres foyers ont pu être stabilisés, mais restent sous surveillance. Les pompiers font face à des vents violents qui compliquent chaque intervention.

Tipaza au cœur de la crise

Les plus importants foyers se concentrent dans la wilaya de Tipaza. Cinq incendies y sont encore en cours. Ils touchent notamment Douar Boukhlidja (Larhat), la forêt de Bouzoula (Cherchell), la forêt de Choula (Béni Mileuk) et le douar des frères Morsli (Messelmoun). Le relief accidenté et les rafales rendent l’avancée des équipes très lente. Un centre opérationnel avancé a été installé pour coordonner les secours, sous la direction du colonel Boualem Boughlaf, directeur général de la Protection civile.

Des renforts venus de plusieurs wilayas épaulent les unités locales. Des gardes forestiers et des autorités locales participent aussi aux opérations. Les vents dépassant les 60 km/h attisent sans cesse les feux. Comme l’indique la Protection civile, « ces conditions climatiques compliquent considérablement le travail des équipes ».

Des familles évacuées et un suivi de l’exécutif

Face à la progression rapide des flammes, des familles ont été évacuées par la Gendarmerie nationale. Le Premier ministre, Sifi Ghrieb, s’est rendu dans la nuit à Tipaza, accompagné du ministre de l’Intérieur Saïd Sayoud et du ministre de l’Agriculture Yacine Oualid. Ils ont inspecté les zones touchées, commencé par Hadjret Ennous, puis Messelmoun, où plusieurs villages ont été envahis par les fumées. Depuis les hauteurs du quartier des Frères Abidate, le chef du gouvernement a observé l’avancée des flammes et reçu un point détaillé des opérations.

Le Premier ministre s’est ensuite rendu à l’école du chahid Mohamed Bou Abdallah, transformée en centre d’hébergement temporaire. Il a rencontré les familles déplacées et les équipes chargées de l’accompagnement psychologique et médical. Il a assuré que, selon les instructions du chef de l’État, « l’Etat veille avec une grande attention à assurer la meilleure prise en charge possible des familles », tout en demandant aux autorités locales de garantir toutes les conditions nécessaires à leur bien-être.

Une mobilisation massive des secours

Sur le terrain, la Protection civile travaille en coordination avec l’Armée nationale populaire, les services de l’État et les autorités locales. Des avions bombardiers d’eau sont mobilisés pour tenter de limiter l’avancée des feux.
Dans la wilaya de Tipaza, 266 agents et 74 engins sont engagés. Les équipes aériennes interviennent en appui pour ralentir la propagation.

Cette situation a nécessité la présence simultanée du Premier ministre, du ministre de l’Intérieur, du ministre de l’Agriculture, du Directeur général de la Protection civile, du commandant de la Gendarmerie nationale et du wali de Tipaza. Une coordination nationale est désormais en place.

Le DGPC rejoint Tipaza après une mission à Sétif

Quelques heures avant ces incendies, le colonel Boualem Bourrelaf, directeur général de la Protection civile, était en déplacement à Sétif pour une visite d’inspection. Informé de l’urgence, il s’est rendu immédiatement à Tipaza pour superviser les opérations.

À Alger, un feu de maquis rue Kadouche Abdelkader, à Hydra, a été rapidement maîtrisé mais reste sous surveillance. À Tizi Ouzou, le foyer d’Aït Saada est éteint, tandis qu’un feu de maquis à Sahel (Tigzirt) continue de progresser.

Des foyers actifs dans plusieurs wilayas

D’autres incendies persistent à Béjaïa, Jijel, Médéa, Tlemcen, Blida, Boumerdès et Aïn Defla. Les localités d’Ankouch (Tasakriout), Djebila (Oujana), Khazroun, Lakdhiya, Ali Makran, Ouled Ben Ziane, Boujbar, Ouled Saïd, RN5, Draa El Kahwa et le village Ben Youssef restent sous haute vigilance.

Les autorités appellent les citoyens à la prudence. La Protection civile rappelle que la surveillance après extinction est essentielle, car les vents peuvent relancer des braises encore chaudes.

Une lutte qui continue

Les équipes restent mobilisées nuit et jour. Les moyens terrestres et aériens tournent sans interruption pour protéger les habitants, les forêts et les infrastructures. Les dégâts environnementaux risquent d’être lourds. Mais pour l’heure, l’urgence est de sauver les vies et d’empêcher les flammes d’atteindre les zones habitées.