Accès aux zones réservées des aéroports : l’Algérie rejette la nouvelle procédure française !

L’Algérie a exprimé son refus catégorique face à la procédure temporaire proposée par Paris concernant l’accès de ses agents diplomatiques aux zones sécurisées des aéroports. Alger dénonce une violation des conventions internationales et un traitement discriminatoire.

Publié : 12 août 2025 à 15h46 par La Rédaction

France-Algérie - Ambassade de France en Algérie
Crédit : Ambassade de France en Algérie - Facebook

Selon une source diplomatique, le ministère algérien des Affaires étrangères, par l’intermédiaire de sa Direction générale du protocole, a accusé réception d’une note verbale émise le 7 août 2025 par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. Celle-ci proposait une nouvelle procédure temporaire encadrant l’accès des agents algériens accrédités aux zones sécurisées des aéroports parisiens pour l’acheminement ou la récupération de la valise diplomatique.

Alger indique être « au regret de rejeter fermement » cette proposition, estimant qu’elle contrevient « fondamentalement à l’obligation de la France de veiller au bon fonctionnement des missions diplomatiques et consulaires établies sur son sol ».

Des obligations internationales rappelées

Les autorités algériennes rappellent que l’article 25 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques impose à l’État hôte de faciliter le travail des représentations diplomatiques, et que l’article 5 de la Convention de Vienne sur les relations consulaires garantit la liberté d’action des postes consulaires.

La procédure française, selon Alger, maintient des entraves au bon fonctionnement de ses services. Plus spécifiquement, elle enfreint l’article 27 alinéa 7 de la Convention de Vienne, qui reconnaît à toute mission diplomatique le droit « d’envoyer un de ses membres accrédités pour prendre livraison, directement et librement, de la valise diplomatique auprès du commandant de l’aéronef ».

Cette disposition figure également à l’article 13 alinéa 7 de la convention consulaire algéro-française de 1974, précisant que « le poste consulaire peut envoyer un de ses membres prendre, directement et librement, possession de la valise des mains du commandant du navire ou de l’aéronef ».

Une pratique bien établie remise en cause

Traditionnellement, la France octroie aux missions étrangères des badges d’accès permanent aux zones de sûreté à accès réglementé (ZSAR) dans les aéroports. Pour Alger, priver ses agents de ces titres revient à violer une obligation inscrite à la fois dans la Convention de Vienne et dans l’accord bilatéral de 1974.

La nouvelle procédure est jugée discriminatoire car elle ne s’applique qu’aux agents algériens. L’Algérie souligne que la décision initiale de retirer les badges constituait déjà une discrimination, et qu’une nouvelle mesure ciblée ne fait qu’« aggraver la violation ».

Des mesures jugées vexatoires

Au-delà de la question juridique, Alger dénonce des dispositions « provocatrices et inutilement vexatoires ». Parmi elles : l’obligation pour tout agent chargé de la valise diplomatique d’être accompagné en permanence par une escorte policière, et l’exigence de déposer une demande écrite 48 heures avant toute opération.

La source précise également que la procédure française ne mentionne que l’ambassade d’Algérie à Paris, ignorant la situation des consulats répartis sur le territoire français, eux aussi affectés par la suppression des badges.

Appel au rétablissement des accès permanents

Pour Alger, la solution passe par le rétablissement pur et simple des titres d’accès permanents pour ses agents diplomatiques et consulaires. Une fois cette mesure appliquée, le pays s’engage à lever les restrictions équivalentes imposées en application du principe de réciprocité.