Un Français de 69 ans, né à Roubaix, menacé d’expulsion vers l’Algérie !

12 avril 2024 à 14h25 par La rédaction

C’est une histoire qui sort tout droit d’un roman de l’absurde d’Albert Camus ou encore des livres de Jean-Paul Sartre ; un français âgé de 69 ans, né à Roubaix, est prié de quitter la France après avoir reçu une OQTF.

Préfecture de Nice

L’audience du tribunal administratif de Nice a été le théâtre d'une affaire inhabituelle et complexe, celle de Luc Gueduchi Sayard, un homme né à Roubaix en 1955, de mère française et de père franco-algérien, à une époque où l'Algérie était une colonie de la France. Son histoire met en lumière les méandres parfois kafkaïens de l’administration française.

Un retour au pays semé d’embûches

Après avoir vécu la majorité de sa vie en Algérie, Luc décide de retourner en France pour s’installer sur la Côte d’Azur à la suite du décès de son père en 2016 en Algérie. Cependant, sa démarche pour obtenir une carte d'identité française se heurte à une exigence administrative impossible à satisfaire.

Luc Gueduchi Sayard se trouve confronté à un défi administratif à la préfecture : il lui est requis de justifier sa résidence légale sur le sol français, une exigence à laquelle il ne peut répondre, en l'absence de documents d'identité.

Un combat pour l'identité

Face à cet obstacle, Luc Gueduchi Sayard est contraint de demander un titre de séjour, en tant qu’Algérien. Ironiquement, même cette tentative se solde par un refus de titre de séjour et une obligation de quitter le territoire (OQTF) en novembre dernier, le menaçant d'expulsion vers l'Algérie.

Une situation absurde

Ce qui frappe dans cette affaire, c'est la contradiction flagrante entre les racines profondément françaises de Luc et la menace d'expulsion qui pèse sur lui. « À 69 ans, alors qu'il n'aspire qu'à vivre normalement, il risque l'expulsion », souligne Me Jaidane, avocat de Luc Gueduchi Sayard, pointant du doigt une situation ubuesque où il se trouve pris au piège entre deux pays.

Une circulaire oubliée

Au cœur de ce drame se trouve une circulaire de 2016, signée par l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui semble offrir une solution pour les personnes dans la situation de Luc Gueduchi Sayard.

Cette circulaire rappelle aux préfets la possibilité pour ceux nés en France avant l'indépendance de l'Algérie et mineurs à l'époque, de demander la réintégration dans la nationalité française. 

Vers une résolution ?

Alors que Luc se bat pour son droit à être reconnu comme français, son cas soulève des questions importantes sur l'application des lois et circulaires destinées à protéger les droits des individus dans des situations complexes.

Le tribunal administratif de Nice, qui doit revoir sa situation le 30 avril 2024, aura à décider du sort de cet homme dont la vie est suspendue à la décision de l'administration française.