Procès des policiers de Nice : l’avocat de la victime dénonce sur Beur FM “une horreur de 32 minutes” !
Cinq policiers niçois comparaissent pour injures racistes et violences lors d’une interpellation dans le quartier des Moulins à Nice. Une vidéo de 32 minutes a tout révélé. Maître Kadda Sadouni, avocat de la victime, raconte sur BEUR FM une scène "inqualifiable" où "la parole d’un Arabe ne valait rien face à celle d’un policier".
Publié : 27 octobre 2025 à 11h13 par La Rédaction
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Une vidéo décisive dans un dossier explosif ! Le tribunal correctionnel de Nice a examiné ce vendredi 24 octobre,un dossier qui secoue la police nationale. Cinq agents sont accusés d’avoir insulté et violenté deux jeunes hommes lors d’une interpellation, en juillet dernier, dans le quartier des Moulins — classé QRR, "quartier de reconquête républicaine". L’un d’eux avait eu le réflexe d’activer l’enregistreur audio de son téléphone avant le contrôle.
Cette piste de 32 minutes et 55 secondes est devenue la clé de l’affaire : un condensé d’injures racistes, de coups et d’humiliations. Sur BEUR FM, Maître Kadda Sadouni, avocat d’une des victimes, raconte : "Mon client a été insulté, frappé, humilié, et même son Coran a été profané. C’était une horreur pendant 32 minutes.".
Selon l’avocat, tout a commencé par un contrôle banal le 22 juillet 2025. "Mon client marchait tranquillement. Il a été soupçonné, sans raison valable, d’un trafic de drogue." Lors de la fouille, les policiers découvrent un petit Coran dans sa sacoche. "C’est à ce moment-là que l’humiliation commence", raconte-t-il.
Les agents auraient alors enchaîné les insultes : "Sale bougnoule, retourne dans ton pays, suc…eur de chameau, violeur de Française."
Le plus choquant, poursuit l’avocat, reste le volet religieux. "Un policier a commencé à arracher des pages du Coran, à les jeter, puis à cracher dessus. Il a même tenté d’en faire avaler une à mon client."
Autour, certains collègues rient et applaudissent. "Chaque fois que mon client demandait que ça s’arrête, ils s’excitaient encore plus. Et l’un d’eux lui a dit : la parole d’un Arabe ne vaut rien, surtout face à un policier."
Le parquet requiert des peines exemplaires
Le procureur de la République de Nice a demandé des peines allant de 12 à 18 mois de prison avec sursis, assorties de l’interdiction définitive d’exercer dans la police nationale.
Une amende de 500 euros a également été requise pour chacun des prévenus. "Les 500 euros sont une amende au profit du Trésor public, pas pour mon client", précise l’avocat, qui réclame 17 000 euros de dommages et intérêts.
Suspendus depuis septembre, les policiers ont comparu libres. Ils ont demandé le huis clos, mais le tribunal a refusé, autorisant la diffusion publique de l’audio. “Tout le monde a pu entendre ce que mon client a vécu”, se félicite Maître Sadouni.
"Un positionnement empreint de mauvaise foi"
Durant le procès, les policiers ont nié la plupart des faits, reconnaissant seulement "des propos déplacés".
"Leur positionnement n’était pas du tout honnête et révélait une grande mauvaise foi", déplore l’avocat. "On entend des bruits de coups dans l’enregistrement. Et malgré ça, certains continuent de nier."
Malgré son indignation, Maître Sadouni estime les réquisitions "justes et proportionnées": "Le vrai enjeu, ce n’est pas la prison. C’est l’interdiction définitive d’exercer. Parce qu’on ne peut plus leur faire confiance. Quelle crédibilité auront-ils demain face à un citoyen d’origine arabo-musulmane ?"
"Le lien de confiance est en jeu"
Au-delà du verdict, l’avocat insiste sur la portée symbolique de cette affaire. "On a besoin de la police. Mais on a aussi besoin d’une police respectueuse. Ce procès doit restaurer le lien de confiance entre citoyens et institutions."
Le jugement sera rendu le 10 novembre à 13 h 30.
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